Extrait du journal
Une supercherie assez singulière qui a été bien près de faire réussir une véritable escro querie, a été employée dernièrement au tir de trois jeux d’arc du canton de Crécy. On sait qu’il existe dans presque toutes les communes de nos environs, des compagnies d’arc ; que chacune de ces compagnies présente tous les ans un prix général composé de plusieurs pièces d’argenterie, et que tous les tireurs sont invités, moyennant rétribution, b y concourir. Dernièrement, un tireur ne voyant personne au tir de la commune de Voulangis, dont le prix général était ouvert, se présenta pour être admis b tirer, chez le greffier qu’il savait absent et suppléé par son fils, jeune homme de 14 b 15 ans. On se rend aux buttes, le tireur lance plusieurs flèches sans résultat, puis agissant comme le Renard b l’égard du Corbeau, il flatta l’amour propre du jeune homme pour détourner son attention. — Dis-moi donc, toi qui es savant comme un notaire, si tu voulais, tu me rendrais un petit service. J’ai acheté une pièce de terre de 20ares 50 centiares, je voudrais savoir combien cela nie fait de perches. * Le jeune homme enchanté d’appliquer son savoir, sc met au calcul ; le tireur lance une flèche vers la butte d’attaque et se hâte de la suivre, puis,voyant sou calculateur profondément occupe, il prend une flèche qu’il avait cachée, et la plante avec la main au centre du noir. De retour avant le calcul iini, il feint de tirer encore, et s’adressant au jeune homme toujours préoc cupé ; — Va donc voir, je crois que ma flèche est près du noir. L’autre y court. — En plein noir ! crie-t-il. Puis il lève le marmot percé, en remet un autre, revient, et enfin au bout de quelques instants, son calcul fait et vérifié : — 20 ares 50 centiares dit-il, font 58 perches. — Bon. A présent dis-moi donc, b tant la perche combien cela me lait d'argent. Le jeune homme se remet au calcul et le tireur recommence son manège, en sorte qu’il eut bientôt deux beaux coups de noir constatés....
À propos
Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.
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