Extrait du journal

M. Raynal a prononcé à Bordeaux, au cer cle républicain de Saint-Médard, un discours dont nous avons donné le résumé, et qui con tient des observations excellentes. Il est par tisan de la stabilité gouvernementale, en quoi nous l'approuvons : les trop fréquents chan gements de ministères empêchent, comme il le dit, de rien faire de sérieux. Mais il est en core plus dans la vérité politique lorsqu'il de mande un ministère homogène. « Si la poli tique changeait d'orientation, il serait, dit-il, très naturel que les radicaux prissent le pou voir : ce seraient eux qui auraient alors toute la responsabilité', » Ici, entendons-nous. Il se rait, en effet, très naturel et très légitime que les radicaux arrivassent au pouvoir, s'il y avait, dans la Chambre actuelle, une majorité décidée à les y soutenir en vue de l'application de leur programme; mais en est-il ainsi '? On sait bien le contraire. Depuis-les élections dernières, on a offert deux fois le pouvoir aux radicaux ; ils se sont déclarés incapables de l'exercer : si l'offre qui leur en a été faite n'avait pas pour but, elle a eu du moins pour résultat de les amener à faire eux-mêmes cette constatation. Dès lors, le jour où le ministère actuel viendrait à tomber, faudrait-il l'e rem placer par un ministère radical ? Non, assuré ment, puisque les radicaux n'Ont pas la majo rité. Faudrait-il changeiTorientation politique 1 Pas davantage, ou du moins il ne faudrait pas la changer dans le sens radical, puisque les radicaux sont les premiers à reconnaître leur impuissance à appliquer leurs idées. M. Ray-...