Extrait du journal

PARIS 9 31 AOUT. Les journaux anglais d'hier matin sont encore arrivés aujourd'hui à Paris. Le Morning-Chronicle fait tous les efforts imaginables pour dénaturer les faits, et ne veut 'voir, dans le bombardement des ports du Maroc, par l'escadre française, qu'Un dessein prémédité d'insulter et d'humilier l'Angleterre beaucoup plus que l'Empereur de Maroc. Ce journal persiste à affirmer que le consul anglais avait obtenu l'entier consentement de l'Empe reur à toutes les demandes de la France, et que par conséquent les mesures décisives prises par M. le prince de Joinville n'ont eu d'autre but que de satisfaire la vanité nationale des Français. Nous avons déjà répondu sur ce point de la manière la plus catégorique. S'il est vrai, ainsi que l'assure le Morning-Chronicle, que ce fait ait été affirmé par un Anglais qui avait accompagné M. Drummond Hay et qui avait assisté à son entrevue avec l'Empereur, nous n'avons encore qu'une seule chose à dire : c'est que le consul anglais a déclaré et écrit positivement le con traire, et il nous semble qu'il devait savoir mieux que personne ce qui en était. Tout l'article du journal an glais est, du reste, écrit sur un ton et dans un esprit dont une seule citation suffira pour donner l'idée : » Notre pusillanime ministère, dit-il, avait aventuré quelque chose comme une menace, et demandé une sorte de garantie contre toute occupation; l'amiral français ne pouvait par conséquent se dispenser de montrer à son pays dans quel mépris il tenait l'Angleterre et son gou vernement. Le bombardement de Mogador est une seconde édition de sa brochure. L'Angleterre aura chèrement à payer l'avènement d'un ministère tory. Cette révolution...