Extrait du journal

lernent au profit du présent, mais encore au profit de l'avenir, non seulement en faveur de la police des rues et du repos de la place publique, mais encore en faveur de la civilisation. Toutes les mesures qui répandent l'ai sance servent la liberté sous la forme sous laquelle il importe le plus désormais qu'elle fasse des conquêtes ; car apparemment ce n'est plus du bon plaisir d'une ty rannie monarchique qu'est actuellement menacée la France. En même temps, elles réconcilient par degrés les populations avec le principe d'autorité et avec les idées d'obéissance qu'on leur a tant enseigné à haïr. Est-ce donc un si faible honneur pour un ministère que d'empêcher par de pareils procédés, l'esprit d'anar chie de gagner du terrain, que de contribuer à enrichir sa patrie et à affranchir l'immense majorité de ses concitoyens d'une double servitude, de celle de la mi sère par le développement de l'industrie agricole, ma nufacturière et commerciale, de celle de l'ignorance, par une instruction convenablement dirigée? N'y a-t-il au cun mérite à préparer ainsi,même indirectement, le raf fermissement définitifda l'ordre? Est-ce faire du cabinet du 12 mai un si petit ministère que de soutenir que toutes ses pensées et tous ses efforts doivent être tournés vers ce que des pùblicistes ou des orateurs dédaigneux qualifient de détails subalternes, de positivisme étroit et de vile matière ? Au reste le ministère n'a pas le choix. Non seulement il n'a rien de mieux à faire pour occu per le reste de la session, mais il n'a rien de plus à faire. Après la session il n'aura et ne pourra avoir devant lui d'autres objets d'études que ces questions positives. C'est sa destinée : il faut qu'il la suive ; et ce ne sont pas ses adversaires qui auront le moins de peine à en prendre leur parti....