Extrait du journal

Chez nous aussi, comme en Angleterre, on crie depuis longtemps :.« Des vais seaux, des vaisseaux !... » Malheureuse ment c'est avec moins, d'autorité, sinon avec moins de force, que M- Lloyd George. M. J. Charles-Roux, on le rappelait ici même a exposé dans la Revue clés Deux Mondes presque toutes les données du problème, et voici que M. Boussenot, se crétaire de la commission de la marine de la Chambre, nous fournit, dans le Petit Parisien du 3.0 mai*Me précieuses indi-, cations sur ce très intéressant sujet. Le député de la Réunion observe d'abord avec juste raison que, en dehors des pertes causées par les sous-marins allemands à notre ilotte marchande, 500,000 tonnes environ, il faut considérer l'usure « in tensive » des coques et des chaudières des bâtiments qui nous restent. Cette usure est telle qu'il convient d'en visager nettement la réfection de tout notre outillage flottant et naviguant. Il le faut d'autant mieux que toutes les autres nations maritimes, éprouvées comme nous et quelques-unes beaucoup plus que nous, se sont déjà résolument mises à l'œuvre et que leurs. chantiers sont en pleine activité, alors que les nôtres chô ment, souvent faute, à la fois, de tôles ou de profilés d'acier et de main-d'œuvre. Les chiffres comparatifs que donne M. Boussenot sont instructifs. L'Angleterre, qui a fermé ses chantiers aux armateurs étrangers, Alliés compris, a produit en deux ans 1,200,000 tonnes. Et comme, en présence du développement de la guerre sous-marine, elle juge sagement que,cet effort ne suffît pas, elle a décidé la construction de 200 « cargos » de 8,000 tonnes en moyenne. Bien mieux, la seule « Cunard Line » va passer à l'Amérique une commande de 114 paquebots jaugeant entre 8,000 et 17,000 tonnes. Les Etats-Unis eux-mêmes ont cons truit, ces deux dernières années, 736,000 donnes. On sait quels sont leurs desseins pour l'année courante et qu'ils pensent mettre en train au moins une centaine de paquebots, sinon davantage. Quant au Japon, qu'il ne faut jamais oublier quand il s'agit de marine, le chiffre du tonnage mis en service en 1915 et 1916, dans les ports de commerce de l'empire, atteint presque celui des cons tructions américaines : 700,000 au lieu de 736,000. Et,chez nous? On a achevé 65,000 tonnes de cargos et il existe sur chantiers 156,000 tonnes que l'on n'arrive pas à lancer. \ 5 .........