Extrait du journal

de France a eu soin de rester à Tanger. Sans doute il aurait pu craindre de paraître demeurer à l'écart et de ne pas surveiller les intrigues qui se poursuivaient autour delà cour ; mais il est, surtout pour une grande puissance musulmane comme la France, des moyens d'information tout aussi efficaces et beaucoup plus inoffen sifs qu'une tapageuse ambassade. Il faut nous féliciter de ce qu'e'notre ministre se soit abstenu d'aller à Fez augmenter par sa présence la confusion qui y régnait. Nous ne devions pas nous "faire les aides inconscients d'une diplomatie qui vise un but tout différent des préoccupations conservatrices qu'impose à la: nôtre le voisinage de nos possessions algérien nes ; il nous fallait éviter de favoriser par une démarche inconsidérée une politique de nature à augmenter le désordm an Ma roc, au point de le rendre dangereux pour notre province d'Oran, et à nous con traindre sur la frontière à des me sures que nous ne nous soucions pas d'a voir à prendre. Maintenant que M. Satow est revenu de Fez, on annonce que M. de Monbel, notre ministre, va s'y rendre ; mais ce n'est pas afin d'y reprendre, pour son compte, les âpres négociations de son collègue anglais. Il s'agit d'une simple mission de courtoisie qui sera d'autant plus appréciée du Sultan que notre atti tude a été jusqu'ici plus réservée et plus correcte : le moment paraît venu, en effet, pour notre ministre de présenter ses lettres de créance à Sa Majesté Chéri tienne. Il s'agit donc pour lui d'un de ces déplacements temporaires qui ne sortent pas des habitudes marocaines, et dont le caractère même rendra facile à notre mi nistre d'éviter les écueils dont est semée la politique au Maroc....