Extrait du journal
i La crise de l'armement, causes mondiales et naturelles Parmi les industries françaises et elles son! nombreuses qui traversent, à notre époque, des heures douloureuses, il n'en est peut-être pas dont le sort soit plus misérable et digne d'intérêt que l'ar mement. Le grand public semble l'ignorer tout à fait. Sait-il même ce qu'est l'armement, et quels éléments le constituent, alors qu'un haut fonctionnaire d'un ministère dûment qualifié pour suivre son évolution traduisait naguère sa propre ignorance en disant à un notoire armateur : « Vous appelez armement l'industrie des transports maritimes, moi je croyais que cela s'appelait l'armature. » Ceci n'est point une galéjade, bien que le mot ait été prononcé à Mar seille, et témoigne, malheureusement, de l'indiffé rence des foules, même instruites, à la cause de la grande navigation. L'armement, d'ailleurs, c'est au tre chose encore : c'est la grande pêche vers l'ls lande et Terre-Neuve ; c'est aussi l'industrie nou velle du chalutage à vapeur. L'armement fait vivre, directement ou indirecte ment, plusieurs centaines de milliers de citoyens. L'armement souffre, gémit, entrevoit sa ruine dôfir nitive, si l'on n'y met bon ordre; et l'examen,dé sa situation, dé plus en'plus précaire, méritait j'enquête approfondie à laquelle je me suis livré de la Médi terranée à la Manche, de l'Atlantique à la mer du Nord. Une grande bourrasque sévit sans répit sur nos rivages, menaçant d'engloutir espérances et ri chesses. Non, ce n'est pas une mensongère clameur que ce cri jeté devant moi par un armateur éprouvé, fils d'armateurs : « Avant vingt ans, la Eranee n'aura plus de marine marchande ! » Rien n'est plus vrai, rien n'est plus triste à constater ; peut-être est-il encore temps de le signaler. De nombreuses raisons expliquent cette tragédie nationale ; nous allons essayer de les dégager....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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