Extrait du journal

j républicain » par là, entendons le sien et il n'y | a plus à mettre en doute « la force de la poussée dé mocratique » qui nous oriente de ce côté. Suit une liste, non limitative sans doute, de ces réformes, en tète desquelles s'inscrit l'impôt sur le revenu. La Lanterne s'illusionne et prend son désir pour la réalité. Par un optimisme peut-être à demi-volon taire, elle fait fond, apparemment, sur certaines formules- dont l'ampleur même diminue le sens et, ■ même parfois l'annule. Qu'on se dise pour le pro grès démocratique, qu'on affirme son impatience des améliorations sociales, cela signifie peu et n'en gage pas à beaucoup. Qui se paye de pareille mon naie se satisfait à trop bon compte. Nous cherchons dans notre souvenir combien de Conseils généraux ont exprimé le souhait précis de voir se transfor mer en loi le projet Caillaux, tel qu'il est venu du Palais-Bourbon au Luxembourg, et il ne nous en revient guère à la mémoire. En revanche, voici, à la veille de la rentrée des Chambres, une manifestation qui, pour n'avoir pas été concertée, ne manque pas d'ensemble. Du Tarn, de la Vienne, de l'Oise, d'Eure et-Loir, c'est un bouquet de vœux qui vient à.l'adresso dû Parlement, et les partisans de la réforme fiscale ne le trouveront pas d'agréable odqur. Ici, rejet pur et simple d'un ordre du jour tendant à hâter l'avène ment du nouveau système de contributions ; là, désir formulé d'amendements qui ôteraient au projet sa principale nocivité en supprimant toute mesure de vexation ou d'inquisition ; mais alors qu'en reste rait-il? Ailleurs, les retouches demandées sont tel les que l'œuvre de M. Caillaux, à ce point modifiée, ressemblerait au couteau de Jeannot et qu'il n'en subsisterait lame ni manche. Tout cela voté par des assemblées en majorité radicales, sous des pré sidents radicaux. N'omettons pas les motions accueil lies par le Conseil d'Eure-et-Loir à la suite de celle qui n'admet qu'à correction l'impôt sur le revenu : lutte contre l'alcoolisme, diminution du nombre des fonctionnaires, et, pour commencer, suppression des sous-préfets... Voilà qui est excellent. Par l'usage opportun de leur faculté légale de désirer et de le dire, les Conseils généraux tamisent, en quelque sorte,.l'abondance des idées qui flottent, et ce tri, s'il est judicieux, offre aux législateurs une matière épurée....