Extrait du journal

A propos du voyage de M. Pierre La val à Paris, M. Dominique Canavaggio écrit dans Paris-Soir : Il n'est pas dans les habitudes de M. Pierre Laval et les journalistes ne le savent que trop de jeter les secrets d'Etat au vent, d'une indis crétion prématurée qui de nature à compromettre la réussite de ses desseins. Pourtant, il reste possible de s'en gager à pas mesurés sur les chemins de la vraisemblance qui ne doivent pas être très souvent éloignés des chemins de la véritéLa France ne peut exister, ne peut vivre, qu'une et libre d'entraves. Il faut sous peine d'asphyxie que les marchandises puissent traverser sans encombre du nord au sud, de l'est à l'ouest. Et il faut aussi que du nord au sud, de l'est à l'ouest, les esprits et les cœurs puissent communiquer et se joindre. Retour, d'une activité économique normale, lutte contre le chômage : deux préoccupations que M. Pierre Laval a du évoquer devant ses inter locuteurs. N'est-il pas enfin à présumer, si d'aventure la question des indemni tés de guerre a été effleurée que M. Pierre Laval voudrait faire en sorte que le débiteur français reste solva ble, faute de quoi le créancier alle mand ne pourrait pas être payé. C'est une entreprise délicate que d'imaginer les questions posées, mais c'en est une plus délicate encore de conjecturer les réponses qui leur ont été faites. Pourtant on peut lire sur le visage de M- Pierre Laval que les entretiens qu'il a eus avec les autorités alle mandes se sont déroulés dans un cli mat de courtoisie, de compréhension mutuelles, et que le vice-président' du Conseil a trouvé en face de lui des hommes disposés à examiner compte tenu des nécessités militaires qu'impose la présence des troupes d'occupation et des troupes d'opéra tions engagées contre l'Angleterre le besoin pressant de ce pays. On ne peut pas ne pas espérer qu'un assouplissement de régime de la ligne de démarcation a été mis à l'étude, que le déblaiement des voies navigables et des ouvrages d'art dé truits, en même temps qu'il donnera du travail à nos ouvriers permettra d'acheminer des trains et des péni ches chargés de fer et de charbon : trains et péniches qui s'ajouteront aux convois de combustibles expédiés journellement

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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