Extrait du journal

Dès le lendemain de l'armistice, la France a censé aux espoirs qui lui restaient et elle a médité sur les moyens de se relever. Elle ne s'est pas soumise à son deuil. Elle rejeté la terrible tentation dé s'é garer dans ies épreuves et de se décomposer dnns la faiblesse dont elle se donnait le spectacle. Nous croyons que maintenant que voi ci revenu l'anniversaire des tris tes jours qui nous ont conduits à la défaite, notre devoir est de ras sembler nos espérances et de pré parer l'avenir. Ce n'est pourtant pas sans -un sentiment très lourd et très amer que nous nous dégageons du sou venir de ces heures qui marquè rent les derniers moments de la paix. Ce qu'était la France, ce qu'elle est aujoud'hui, nous le discernons en pous-mêmes par l'espèce d'émotion d'une froideur mortelle qui passe en nous et qui naît de la rencontre avec quel que chose d'impossible et d'in croyable. Entre le soleil et la vie, il semble que pour nous tous une nuée ne soit fermée qui obscur cisse tout ce qui nous est familier et doux et nous fasse douter de notre présent. L'angoisse nous a ravi notre splendide saison. Toute chose a changé de forme et de cou leur....