Extrait du journal

La perte des deux tiers de la Transylvanie devait cau ser une profonde émotion en Rou manie- Cette émotion s'est exprimée par les grandes manifestations qui ont eu lieu dans .diverses villes. Elle a été, comme cela est naturel, particulièrement forte en Transylva nie même. Ee gouvernement a pris immédiatement des mesures pour enrayer ce mouvement de protesta tion qui, s'il prenait de l'ampleur, placerait la Roumanie dans une position dangereuse. Il est clair en effet qu'elle ne ' peut pas songer à se soustraire au règle ment de Vienne. Si elle le tentait, c'est son indépendance même qui serait tout de suite menacée, ainsi que l'avait expliqué d'ailleurs le gouvernement à la population, en disant que, s'il ne s'était pas sou mis, l'existence du pays aurait été aussitôt compromise. Ta tentative criminelle qui s'est produite ' hier contre le roi Carol a donné un caractère dramatique à l'agitation que les autorités cher chent à refréner. Ees premières nou velles disaient que le souverain avait été grièvement blessé et une dépêche annonçait même sa mort. Des informations ultérieures ont donné une autre version de l'atten tat. Trois hommes auraient surpris les gardes du palais royal et forcé les grilles. Puis l'un d'eux aurait tiré sur les fenêtres éclairées au moment où le roi présidait un Conseil des ministres. Un télé gramme roumain officieux s'attache à réduire la portée de cet incident, tout eu confirmant le fait du coup de feu dirigé contre le palais. Cette dépêche fait voir, toutefois, que les événements qui ont eu lieu dans la soirée d'hier ont une cer taine gravité-, en raison même de leur multiplicitéIl est impossible, au moment où nous écrivons, de se rendre compte de l'importance réelle de ce mouve ment. Ou «e pourra s'en faire une idée exacte et en discerner les con séquences éventuelles que lorsque l'on disposera d'informations plus complètes et plus sûres. D'ici là on doit commenter avec une certaine réserve des événements qui» s'ils...