Extrait du journal
, PARIS, 2 avril. S'il y a jamais eu quelque chose de ridicule au inonde, c'est assurément la joie qu'affectaient, ces jours passes, les gens du ministère d'une prorogation qui ne change rien, ne décide rien, qui laisse le ministère sous le poids de la réprobation officielle des Chambres, et dans l'attente douloureuse d'un avenir que les dis positions bien connues des collèges électoraux rendent menaçant -, c'est ce ton de triomphateur après une défaite, ces ordres du jour en style oriental, ces fanfares , ces cris de victoire, et tout cela pourquoi? Parce que le ministère, qui se sent mal à sou aise à la tribune, a eu l'étonnant courage de proroger les Chambres, et d'user d'un droit que personnelle lui conteste! Voilà vraiment qui est tout à fait romain ! • Mais il faudrait se contenter cl'être ridicule, et ne pas aller jusqu'à l'odieux, jusqu'au mensonge! Il faudrait au moins casser la Chambre avant de l'insulter. Tant qu'elle subsiste, tant que l'or donnance de dissolution n'a pas paru," il y a crime à lui prodi guer, comme le font les écrivains du ministère, les plus grossières injures. Ces gens, si délicats sur les convenances lorsqu'il s'agit de protéger quelque homme de cour contre le mépris public, si prompts à crier à la licenee de la presse lorsque la presse se moque de l'éloquence de M. de Polignac. ou des airs d énergie que se donne M. Guernon de Rahville, trouvent tout naturel et tout simple de poursuivre de leurs cris insolens un des premiers corps de l'Etat ! On dirait que tout est permis contre la Chambre ; que l'ordonnance de prorogation l'a mise hors la loi -, qu'il n'y a plus d'injures plus de calomnies punissables, du moment ou o est a elle qu'en s'adresse. Cela, au reste, n'est pas nouveau. Les hommes de ceparti, détestant au fond de leur âme les formes du gouvernement représentatif, ne se sont jamais fait scrupule de traiter outrageusement les Chambres. Mais comment travestir en un monument d'insolence et de faction cette Adresse où respire le plus pur dévouement au Roi ? Comment faire croire que, dans une monarchie libre, il y aurait crime à dire la vérité au Roi qui veut l'entendre ? Le «as était embarrassant. Cependant il fallait bien, à toute force, que d'Adresse fût séditieuse et là Chambre coupable. On a trouvé, avec...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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