Extrait du journal

votre prise, on pourrait vous prendre pour le roi » Devant cè compliment fait à brûle-pour point, Victor-Emmanuel rougit et demande : « Pourquoi donc? Oh, réplique le paysan. Il se croit très fort ; mais c'est un gringalet qui est plus fait pour être roi que pêcheur. » L'au tomobile est, après la pêche à la ligne, une des distractions favorites du jeune souverain. Lété dernier, près de Naples, il faisait de la vitesse sur la route de Pompéi. A un .détour, sa machine accroche celle d'un confrère qui venait du côté opposé. Les deux chauffeurs s'arrêtent. Le roi entend un juron sfnglais, suivi de ces mots prononcés en italien : « Ma parole, peut-on per mettre à un chauffard comme vous de conduire sur route ! On devrait vous pendre, vous tirer à quatre quartiers ! Devant la porte de mon palais, sans doute, réplique Victor-Emma nuel. Où l'on voudra, riposte l'autre, pourvu qu'on le fasse. Vous êtes un péril pu blic !» Et, remettant sa voiture en marche, il s'éloigne; Quelques jours après, on annonçait à l'audience royale un certain M. M.' P. G., du Massachusets. Et voilà de nouveau face à face lés deux automobilistes. Le roi se contenta de demander avec un sourire : « Est-ce. que tous les Américains sont aussi emportés que vous ? »...