Extrait du journal

La situation à Siéra. Les informations des journaux de ce matin sur la situation à Méru ne sont point pour légitimer l'optimisme de M. le préfet de l'Oise. Une note officieuse chantait hier victoire ; il semblait que, d'un .coup de baguette magique, le représentant du pouvoir centrai et M. le. maire de' Méru aient, en quelques heures, établi dans ce pays une harmonie complète. 11 ne parait pas en être ainsi aujourd'hui. Gomme nous l'avons exposé hier, le con trat intervenu entre ouvriers et employeurs n'a pas été signé en toute liberté par ceux-ci. Or, un certain nombre de fabricants de boutons de la région se se raient réunis hier et auraient décidé de fermer leurs usines jusqu'à nouvel ordre. Cette mesure extrême mettrait en chômage environ 2,000 ouvriers. Si ces industriels ont pris cette résolution, c'est évidem ment parce qu'ils ent reconnu qu'ils travailleraient à perte en appliquant les revendications de leurs ou vriers. On ne ferme pas, de gaieté de cœur, lorsqu'on est chef d'entreprise, une maison dont on ala res ponsabilité, qui est liée par des engagements com merciaux, des relations d'affaires que l'on interrompt ainsi brusquement. Les décisions de ce genre ont dés causes certaines et graves. C'est ce que ne savent point les représentants des pouvoirs publics, lorsqu'ils s'interposent dans de semblables conflits et préten dent les faire cesser en exigeant des concessions excessives de la part des chefs d'entreprise. Ils...