Extrait du journal

ira Un centenaire. C'était, le 29 mars,le centième anniversaire de la naissance de Jules Favre, A cette occasion, M. Marcel Laurent, dans la Revue, rappelle que l'un des premiers procès plaidés par l'avocat eut pour objet une question syndicale. 11 avait débuté en défendant le Précurseur de Lyon, poursuivi pour délit de presse et, après la condamnation de son client, il avait publié un article violent contre la magistrature; qui obligea le Conseil de l'Ordre à le frapper de suspension. Sa peine finie, il re parut à la barre en avril iB3q et prononça la plaidoirie qui fonda sa renommée. II s'agissait de représenter les chefs d'ateliers mutualiste,s, prévenus de coalition pour avoir constitué un Syndicat'/un ddmi-sieéle; ayant que la loi ne le permit." Quelques mois plus tard, après les émeutes de Lvori et de Saint-Etienne, Jules Favre eut à défendre ces mêmes mutualistes, impliqués dans un complot contre la sûreté de l'État et traduits à Paris devant la Cour des Pairs. Les, chefs du mouvement, par mépris pour un tribunal politique, voulaient que les accusés se laissassent ,condamner en silence.- Craignant que cette attitude n'aggravât le.sortde plusieurs innocents, Jules Favre plaida contre la volonté de ses clients eux-mêmes, si bien que des révo lutionnaires/ furieux de ce qu'ils appelaient une félonie, lui adressèrent des menaces de mort. Ce fut au cours de ce procès ' que l'orateur s'écria : «Je suis républicain. » Mots séditieux au temps -de Louis-Philippe! Beaucoup plus tard, devant l'Académie, le duc d'Aumale rap -1 pelait cette circonstance et esquissait un paral lèle entre Cicéron s'attaquant à la toute-puis sance de Sylla et l'avocat moderne affirmant sa foi politique devant la Cour des Pairs. 11 côn venait'que la hardiesse de Jules Favre avait été « honorable V, mais il ajoutait malicieusement qu'il y avait eu pour l'autre plus de péril à dé fendre Roscius contre le dictateur....