Extrait du journal

Si les défenseurs officieux des syndicats insurgés commencent à trouver qu'ils ont une mauvaise affaire sur les bras, et à parler de transaction, les syndicats euxrmêmes ne paraissent nullement disposés à rien aban donner de leurs prétentions. Le Bulletin de la Bourse du Travail a publié, hier, en tête de sa partie officielle, un appel adressé par la « commission exécutive » aux chambres syndicales adhérentes àla Bourse du Travail de Paris. La commission exécutive invite tous les syndicats à se solidariser avec ceux qui se sont mis au-dessus de la loi : « Pas de défection! serrons nos rangs et qu'avant le 5 juillet, tous les syndicats répondent : Ceux qui n'ont pas reconnu la loi du 21 mars 1884 ne la reconnaîtront pas. Ceux qui l'ont reconnue ne s'y soumettront plus désormais... N'abandonnez pas la Bourse ! Car M. le préfet n'attend que cela pour y mettre ses créatures. Il faut que le 5 juillet tous les syndicats aient répondu. » Ainsi s'exprime la commission exécutive. C'est, on le voit, le maintien et le renouvellement du défi qui a été adressé au gouvernement. Les syndicats, pour résister à la loi, s'établissent à la Bourse du Travail comme dans une forte resse. Il n'y a qu'une réponse à leur faire : c'est de les en déloger....