Extrait du journal
Au moment où, sous des prétextes di vers, des grèves éclatent de différents côtés dans l'industrie charbonnière, il n'est pas sans intérêt de jeter un coup d'œil sur quel ques documents récents relatifs à cette in dustrie. On sait que chez aucune autre l'allure n'est aussi variable. Tous les dix ou douze ans, on a peur de manquer de charbon; une vive demande fait diminuer les approvi sionnements et hausser considérablement les prix. Ce mouvement dure une couple d'années ; puis, la production finit par être trop considérable et surtout les prix élevés diminuent la demande ; les propriétaires des houillères sont obligés alors de réduire l'extraction ; on retombe dans une période de dépression plus ou moins prolongée. Les ouvriers profitent, et c'est parfai tement leur droit, des quelques années où la demande est très vive pour obtenir des augmentations de salaires, ce qui, dans une certaine mesure, est juste; des réduc tions d'heures de travail, ce qui a beau coup moins d'utilité ; ils se livrent parfois même à un travail irrégulier, et ils se trou vent fort étonnés quand, la demande du charbon se ralentissant, les charbonnages sont obligés de congédier une partie du personnel qu'ils emploient et parfois, ce qui en Angleterre, et en Belgique est fré quent, de diminuer les salaires. On vient de publier les tableaux statisti ques sur la production houillère de la Bel gique en 1891. Cette production, qui avait été très abondante et très rémunératrice en 1889 et surtout en 1890, est décidément entrée en 1891 dans la période de déclin, aussi bien pour les prix que pour les quan tités extraites. La production totale de houille avait été, en Belgique, de 19,869,980 tonnes, en 1889 ; elle s'était élevée au chiffre énorme de 20,565,000 tonnes, en 1890; la voici qui tombe à 19,615,000 tonnes, en 1891, soit près de 1 million de tonnes de moins qu'en 1890 ; elle redevient même inférieure à 1889. En même temps que les quantités ex traites baissaient dans des proportions si sensibles, les prix de vente fléchissaient beaucoup plus encore. De 14 fr. 08 en moyenne la tonne en 1890, ils tombaient à 13 fr. 20 en 1891 ; dans le même intervalle, le prix de revient, en grande partie à cause de la hausse des salaires et sans doute aussi de la réduction de la quantité produite par tête d'ouvrier, s'élevait de 75 centimes par tonne. Pour 1891, dans la province de Liège, le prix de revient moyen est évalué à 11 fr.,...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - davitt
- michaël davitt
- molesworth
- foote
- grattan
- grycë
- a. cath
- paul leroy-beaulieu
- goltz
- gladstone
- angleterre
- belgique
- rome
- farley
- anzin
- douchy
- france
- molesworth
- cameron
- irlande
- parlement
- union
- union postale
- sim