Extrait du journal

PARIS, 5 DÉCEMBRE. :Un grand scandale a lieu de l'autre côté du dé* troit. Nous ne parlons pas de cette foule titrée ou non titrée, de cette aristocratie de toutes les époques qui se donne le plaisir d'aller saluer à Londres le Roi de France. Encore moins voulons-nous parler de M. de Chateaubriand, dont la vieillesse, les larmes , les re grets sans illusion forment un contraste touchant avec la légèreté de cette petite cour à laquelle il ne manqile qu'une armée de Condé pour recommencer les fautes de 1792. ïl y aura toujours une exception en faveur de M. de Chateaubriand. On peut lui prendre son nom et essayer maladroitement de s'en faire un drapeau ; on ne lui prendra pas ses longs combats pour la liberté, les disgrâces qu'il à souffertes en la défendant ; on ne lui prendra pas le privilège glorieux de son génie ! Laissons donc M. de Chateaubriand à part ; entre lui et la plupart de ceux qui forment le nouveau Coblentz, qu'y a-t-il de commun? • Le scandale, le voici. Des députés, publiquement engagés par leur serment envers le Roi de 1830, as sistaient à cette espèce d'inauguration dans laquelle les émigrés de Londres ont déféré au prétendant le titre de Roi de France. Que ces députés ne s'y trom pent pas ! Si l'indulgence de nos lois et la douceur de nos mœurs les mettent à l'abri des peines qu'ils auraient encourues dans tous les autres pays du...