Extrait du journal

clé du mystère, et c'est ce qui arrive en ce ! moment pour le projet de loi.militaire. ! Son sort repose entièrement, on le sait, sur l'attitude du Centre : sans les voix des catholiques, il sera repoussé et leur vote seul peut en assurer le succès. Qu'ils aient commencé par jurer d'y faire une opposition à outrance, cela était naturel : ils ont tant à demander au gouverne ment! Aussi nul ne s'est étonné, outre mesure de la formidable campagne qu'ils ont menée; « attendons la fin, se disait on : l'on est en négociation, et les pour parlers sont laborieux, qu'il s'agisse de la question scolaire ou de celle du rap pel des jésuites; le gouvernement fera une concession aux catholiques sur un point qui leur tient au cœur, et, de leur côté, ils sauront se ralliera temps à quel que transaction. » Or, cette transaction a été trouvée; c'est M. de Bennigsen qui en a pris l'initiative, il s'évertue à en dé montrer les avantages à la commission militaire et voilà que Centre et gouver nement le repoussent de concert : M. de Gaprivi veut tout, les catholiques préten dent ne rien donner; l'on n'a pu, sans doute, se mettre d'accord sur le prix. Peut-être la situation n'çst-elle pour tant pas aussi désespérée qu'elle en a l'air : M. de Caprivi et le Centre se font toujours bon visage, et n'était-ce pas hier qu'on autorisait, au grand scandale de la Gazette de Cologne, la réouverture d'un des plus grands séminaires allemands, celui de Gœsedonk, sur le Rhin, fermé pendant le Culturkampf? Ce pourrait bien être un premier gage donné aux catholiques, et il ne faudrait pas en être trop surpris, car assurément, au fond, ni le chancelier ni ses adversaires dans la partie engagée ne se soucient de courir le risque d'une dissolution, que rendrait fatale un plus long entêtement....