Extrait du journal

M. Albert Thomas a écrit à M. Painlevé, président de la Ligue de la République, une lettre que nous publions plus loin. Il résulte de ce texte que M. Albert Thomas, averti des inconvénients de sa présence à la mani festation de la Ligue, a renoncé à y aller. M. Albert Thomas a bien fait, et on ne peut que le féliciter de sa décision. Si on voulait discuter à fond,, on pourrait faire cependant quelques objections à. la lettre de M. Albert Thomas. Les scrupules du président du Bureau International sont honorables : nous avions souhaité qu'il les eût et nous éprouvons de la satisfaction à constater qu'ils ne lui ont pas été étrangers. M. Albert Thomas aurait été mieux inspiré encore s'il en avait donné d'autres raisons. Le président du Bureau de, Genève se sou vient avant tout d'être un fonctionnaire in ternational, et, comme tel, de 11e pouvoir parler, même de questions scientifiqués et techniques, sans l'assentiment des gouverne ments. Mais quand il s'agit du gouvernement français, M. Albert Thomas, malgré ses hau tes fonctions internationales, est bien à même de juger seul, et sans attendre le consente ment des pouvoirs publics, ce qui est et ce qui if est pas conforme à la politique de son pays. ML Albert Thomas a une mission inter nationale à laquelle il est très attaché; elle lui impose certainement des obligations ; mais nous nous refusons à croire qu'elle lui impose jamais de méconnaître l'intérêt national. Dans lé discours qu'il a prononcé à la Li gue de la République, M. Painlevé a parlé de la campagne dirigée contre le B. I. T. et contre la présence de M. Albert Thomas au banquet de la Ligue de la République. M. Painlevé se trompe. Nous connaissons l'œu ,vre du B. I, T, ; nous, la jugeons impartiale ment, et nous , disons en'toute liberté, quand 1 l'occasion se présente, en quoi elle nous pa yait contestable ou dangereuse. Quant à la présence de'M. Albert Thomas, il nous a suffi de lire l'information de l'Ere Nouvelle pour nous assurer que la place du président du B. I. T. n'était pas à la manifestation de la Ligue de la République. Puisque M. Albert Thomas a fini par en juger ainsi lui-même, cette question nous paraît réglée....