Extrait du journal
facile ? On sait quel trouble etqtielïe gêne cette réglementation a jeté dans le petit comnierce, et comment pour ménager les électeurs, la loi n'a pu être appliquée. Reste la grande pensée de M. Pelletan, l'impôt de M. Caillaux sur le re venu ? La classe moyenne à laquelle s'adresse M. Pelletan voit avec une extrême défiance ce rétablissement imprévu de la taille. Elle tra vaille, elle peine, elle épargne : ce n'est pas pour être contrôlée, tracassée, et dépouillée. M. Pel letan veut-il un exemple? Un candidat aux élections municipales, un candidat avancé et que recommande l'Aurore a fait pour les habitants de son quartier le calcul de ce que leur coûtera l'impôt Caillaux, et il reconnaît après étude, qu'un commerçant payant aujourd'hui 800 fr, de loyer et 24 fr. de patente et de contributions, payerait 28 fr. de plus s'il gagnait 1,500 fr. et 102 fr. de plus s'il gagnait 3,600 fr. Un employé ayant un loyer de 1,000 fr. et gagnant 0,000 fr. paye aujourd'hui 48 fr. 51 : il payerait désormais 120 fr,, soit •71 fr.,49 d' Voilà ce qu'avoue le candidat très radical. Les employés, les travail leurs, qui n'ont pas la vie facile, savent comp ter. M. Pelletan leur propose, sous prétexte do brimer la bourgeoisie, un plaisir coûteux : c'est un marché de dupe. Ces classes moyennes dont M. Pelletan veut détruire les unes et annexer les autres, ont gardé le goût de l'individualisme, de la liberté, du travail dont elles attendent l'amélioration de leur sort. Ce sont des idées qu'elles tiennent de nombreuses générations passées et, au point de vue théorique, c'est en somme l'héritage de la Révolution, M. Pelletan se joint à M. Jaurès et à M. Guesde pour leur proposer un paradis tout réglé, un bonheur par ordre. L'humanitén'a pas grand penchant pour ce programme : elle pré fère le risque et l'effort libre ; c'est son droit et c'est son honneur. Les classes moyennes ont trouvé jusqu'à présent dans l'effort quotidien, dans le labeur, dans l'épargne, un emploi de leur activité qui a été fécond et qui a largement con tribué à la richesse de ce pays. M. Camille Pelle tan, qui ost un grand novateur, no tient pas compte de ce long passé : avant tout, pas de bourgeoisie. Dans sa hâte,il a seulement oublié de donner aux classes moyennes un argument leur persuadant de mourir de bonne grâce : elles préfèrent se défendre et vivre....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - pelletan
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