Extrait du journal

Nous n'aimons pas en France entendre parler des questions de natalité. Nous disons même volontiers qu'il est mauvais d'en par ler, puisqu'on fait connaître au dehors une cause de faiblesse qui encourage les peuples mal disposés à notre égard. Se figure-t-on naïvement qu'ils ne savent pas à quoi s'en tenir ? Ils n'ont pas besoin de nous pour con naître notre infériorité en cette matière. Ils y pensent sans cesse. Ce n'est pas par hasard que le 20 septembre, au moment où l'affaire des Sudètes menaçait de tourner âu tragique, la radio officielle allemande signalait, entre deux tirades sur le martyre des Allemands de Bohême, quelques chiffres sur la situation démographique comparée en France et dans le Reich. De 1933 à 1937, remarquait-elle, le nombre des naissances françaises a dimi nué de 9 %, tandis que celui des naissances allemandes a augmenté de 31 %. Nous au rons beau nous taire, jeter le voile sur cette déplorable statistique, elle n'en est pas moins vraie, connue de tous hors de la France et tenue en considération par les hommes poli tiques qui voient plus loin que leur prochaine réélection....