Extrait du journal
La Confédération .générale du Travail conti nue toujours son œuvre de désorganisation et d'anarchie. Depuis (inelque temps, ses manœu vres insidieuses s'exercent sur les chantiers des travaux effectués pour la Ville de Paris. Le sabotage y est, paraît-il, pratiqué avec un art qui, jusque-là, n'avait peut-être pas été atteint. Sans que la grève soit ouvertement déclarée, les ouvriers, conduits par des meneurs aux quels ils obéissent,, militairement, cherchent tous les moyens d'entraver le travail. Les ter rassiers se font, en particulier, remarquer par leur ardeur à ne rien faire. Bien mieux, l'entre preneur qui les paye, avec lequel ils ont passé le contrat de travail, n'est plus, à leurs yeux, qu'une quantité négligeable, un gêneur dont ils entendent mépriser les ordres. C'est ainsi qu'ils chassent des chantiers les véritables contre maîtres, qu'ils les remplacent eux-mêmes par ceux de leurs camarades ayant donné les preuves les plus certaines de leur obéissance aux ordres de la Confédération générale. Ces contre maîtres, nouvelle manière, ont pour mission de surveiller, avant tout, les ou vriers dont l'ardeur au travail serait trop grande. Les entrepreneurs ne peuvent plus pé nétrer sur leurs chantiers. Lorsqu'ils s'y hasar dent, ce n'est pas précisément avec une en tière sécurité. L'anarchie règne donc sur les chantiers de la Ville de Paris! Elle est organisée par la C. G. T. sans aucune entrave. Les ou vriers subissent —la plupart subjugués par la peur les injonctions des meneurs. Tin jour une cessation partielle de travail se manifeste sur un chantier, demain sur un autre. Les chefs d'entreprise se trouvent ainsi dans l'impossibi lité d'exécuter les travaux dont ils se sont chargés. C'est pourquoi, hier, ils sont allés présenter à M. Chérioux, président du Conseil municipal, et à M. Landrin, présidont de la Commission du travail, leurs justes doléances. Ils ont déclaré, qu'avec l'ingérence dôsorganisatrice et révolu tionnaire au premier chef de la Confédération générale du Travail, ils ne pouvaient plus con tinuer sérieusement de remplir leurs engage ments. Ils ont donc annoncé leur intention de poser un ultimatum à leurs ouvriers, après quoi, si leurs propositions ne sont pas accep tées, ils fermeront tous les portes do leurs chantiers. Or, ils ont fait preuve d'un véritable esprit do conciliation dans ces propositions, puisqu'ils acceptent de donner comme salaire 70 centimes de l'heure. Nous n'avons jamais, ici, cru devoir nous immiscer, des critiqués discrètes, dans les'discussions qui ont lieu, en cas de contestations, entre employeurs et employés. Les clauses techniques des contrats' de prestation de travail ne peuvent être, à notre avis, appréciées que par les intéressés, seuls bien placés pour en juger. Mais là, dans les conditions présentées par les entrepreneurs qui travaillent pour la Ville de Paris en ce moment, il en est- dont on ne saurait contester un seul instant l'indispensable nécessité.-Les entrepre neurs demandent que leurs ouvriers renoncent à toute ingérence dans la direction des chan tiers ; ils veulent embaucher, eux-mêmes, leurs ouvriers et les renvoyer s'ils jugent cela né cessaire à la bonne marche des travaux ; ils entendent choisir leurs chefs de chantiers chargés de les représenter et de surveiller la production et la bonne façon du travail ; enfin ils réclament le respect du contrat de travail et la renonciation à tout acte de sabotage. On de meure étonné que des réclamations de celte nature puissent être énoncées, que des entre preneurs, soumis à tous les risques de leur métier, en soient venus à être obligés de de mander à diriger ia confection des travaux dont ils ont la responsabilité ! Et pourtant le gouvernement, pas plus que le...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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