Extrait du journal
Ala Martinique. On se souvient qu'au cours de la période électorale pour les élections munici pales, au mois d'avril dernier, le maire de Fort-deFrance, M. Siger, fut tué, à l'Hôtel do Ville, d'un coup de revolver, au cours d'une émeute. Le séna teur de la Martinique a hier interpellé le ministre dos colonies à propos de cet événement. Il a fait un récit de l'affaire auquel le ministre a opposé une version fort différente. Le sénateur do la Martinique avait développé un vrai réquisitoire contre le gouverneur, M. Lépreux. M. Milliôs-Lacroix a répondu qu'il avait donné à ce haut fonctionnaire, lors de «on départ, des instructions en vue de la pacification de ce pays pro fondément troublé depuis longtemps par la politique. Le gouverneur s'est heurté, a dit le ministre, à des partis qui ne veulent pas cesser d'en venir aux mains, dont les passions sont portées au paroxysme. Il a essayé de satisfaire les uns et les autres, mais il n'y a pas réussi. Tout en le défendant d'ê tre l'homme lige d'un parti, M. Milliôs-Lacroix a reconnu qu'il avait commis quelque imprudence. Toutefois, le ministre a refusé de prendre, à l'égard de M. Lepreux, une mesure qui permît de supposer qu'il est, comme certains le prétendent, responsable de la mort du maire de Fort-de-Franee. M. Lepreux va rentrer en France pour raisons de santé, et M. Fou reau sera gouverneur intérimaire de la colonie. Sur l'annonce de cette mesure, le Sénat a clos cette dis cussion par le vote de l'ordre du jour pur et simple. C'est une autre conclusion qu'il aurait fallu à ce dé bat. La Haute Assemblée devait être convaincue, après les explications qu'elle avait entendues, que la politique a créé dans cette colonie une atmosphère délétère qu'on n'améliorera qu'eu restreignant le plus possible l'action de la politique. Tout le monde sait cela, mais, malheureusement, personne n'a le courage de suggérer la mesure nécessaire. Les gouverneurs n'auront de l'autorité que lorsqu'ils seront au-dessus des partis ; et, ils ne pourront l'être, sauf dans le cas où un gouverneur aurait une valeur exceptionnelle, que le jour où les partis politiques n'auront plus de représentants au Parlement....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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