Extrait du journal

La grande ombre paternelle, en écou tant cette lyre dont les jeunes accords furent le charme de sa gloire, doit retrou ver aux accents de sa maturité le même enchantement ; elle sourit à son enfant, célèbre à son tour, qui lui dit: Vous êtes là, vivant, tel que vous étiez né, Car je vous rends le jour que vous m'avez donné. Les poésies de Gérard d'Houville dont les premières parurent à la Revue des Deux Mondes sous le signe mystérieux de trois étoiles, connurent, elles aussi, cette ( destinée éclatante et singulière d'être 'mm et admirées. On copiait, pour les apprendre par cœur et se les répéter à loisir, ces vers si prenants : : >■ Ji • ■ ,i Qu'êtcs-vous devenue, entant songeuse et triste Aux sombres yeux ?... ou si magnifiquement évocateurs: Que les soirs de Paris sont beaux, du haut des [ponts ! Lorsque l'ombre descend sur la Seine endormie, ! Et qu'elle semble avoir fermé des yeux profonds | Sous les arches qui sont ses paupières sans vie... Mais le poète, mué en romancier, atten dait nonchalamment l'heure de réunir en gerbes sa moisson. Cette heure enfin a sonné. Des pé riodiques, des journaux, les rimes oui pris leur vol pour se rassembler dans les feuillets du livre. Instant troublant entre tous. Les ailes définitivement fixées ne perdraient-elles pas de leur grâce fragile et colorée ? D'âges différents, ces stances...