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Journal des débats politiques et littéraires, 7 mai 1931

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Journal des débats politiques et littéraires
7 mai 1931


Extrait du journal

La Chambre a décidé de discuter jeudi l'interpellation sur la politique extérieure. Rien n'est plus naturel, certes, que de vou loir dresser un bilan sincère qui dé passe de beaucoup les personnes et les combinaisons électorales. Mais précisé ment, en raison du caractère d'un tel débat, il est regrettable de le mêler aux compétitions de l'élection présidentielle. C'est cependant ce que paraît avoir désiré M. Briand et c'est de sa part une erreur. Pans les conditions où il se présente, le débat sera gêné par la proximité de l'élec tion de Versailles. M. Briand voudrait un succès que les événements lui refusent. Il souhaite sans doute une adhésion parle mentaire dont ses amis s'apprêtent à tirer avec fracas des conclusions injustifiées. iUne discussion ainsi engagée se trouve nécessairement quelque peu faussée. Les apparences risquent de l'emporter sur le fojid des choses. ... .. Aucun discours, aucun vote ne peut changer ce qui est. "L'Anschluss est avant tout, sous l'aspect économique, une ques tion politique. L'Allemagne a montré assez brutalement que, depuis l'évacuation dé 'Mayence, elle se juge assez forte pour reprendre sa liberté d'action. Sa première, manifestation a été dirigée contre les trai tés.. Tel est le fait, aussi grave en lui même que par tout ce qu'il révèle et ce «qui s'annonce. M. Briand ne l'a pas prévu, puisqu'il a dit le 3 mars que rien de pareil ne le menaçait. Il ne l'a pas conjuré enSuite par une action nette. Il en est réduit à chercher à limiter les conséquences par des arrangements économiques incertains. Que peut apprendre l'interpellation ? Les amis de M. Briand comptent lui don fier l'occasion de faire l'apologie de sa politique. Et après ? Il est naturel que M. Briand cherche à se défendre. Les in terpellateurs le laisseront faire, et ils au ront raison de ne pas céder à cette occa sion de reprendre la démonstration de ses erreurs. Aujourd'hui toute la nation est informée. Le public, dans la rue, ne croit plus à- la magie de la liquidation de la guerre. Il ne dramatise rien, mais il n'ignore pas que la situation n'est nulle ment celle qui était annoncée, et qu'elle réclame une vigilance et une énergie cons tantes....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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