Extrait du journal
ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 6 août. EXPOSITION DE EA DOCTRINE DE M. BROUSSAIS. La séance de ce jour a été bien remplie et intéressante sous plus d'un rapport. , . n.0.l M. le prés:dent fait d'abord la lecture de l'ordonnance royale qui con fit me la uorainatiou de M. Dulong à la place de secrétaire perpétuel de l'Académie. ' , , M. Dulong, en prenant place au fauteuil, a prononcé ces modestes paroles que nous aimons à reproduire, parce qu'elles ont été écoutées avec plaisir-par tous ses confrères , et parce qu'on aime à entendre le vrai mérite parler de soi-même avec autant de défiance et de simplicité : « Je ne sais comment exprimer le sentiment profond de reconnais sance que m'inspiro le nouveau témoignage d'estime et de confiauce dont mes confrères viennent de m'honorer. C'est un événement que Je ne rappellerai jamais sans émotion, quoique, à vrai dire, le plaisir que j'en éprouve soit bien tempéré par la crainte de ne pouvoir satisfaire di gnement aux obligations qu'il m'impose. » Lorsque l'Académie a dû s'occuper de pourvoir à l'emploi de secré taire', devenu vacant par la perte aussi douloureuse qu'inattendue de notre grand naturaliste, j'étais loin d'imaginer que ce serait à moi qu'elle ordonnerait de venir s'asseoir a sa place. » Les fonctions de secrétaire de l'Académie des Sciences, déjà si re doutable par elle-même;, sont devenues l'objet d'un juste effroi par la supériorité désespérante des talens de M. Cuvier ; n'ayant jamais senti de vocation pour cette espèce de magistrature ; bien convaincu , d'ail leurs,, de mon insuffisance pour une lâche aussi exorbitante, même en mettant de côté toute comparaison, (car personne ne peut s'attendre à voir M. Cuvier remplace), j'avais résisté aux bienveillantes sollicitations de plusieurs de mes confrères. Maintenant que l'Académie a exprimé spontanément son vœu, je craindrais d'être accusé d'ingratitude, si je ne faisais tous mes efforts pour m'y conformer. Toutefois, je suis à peu près certain que ma santé ruinée par de longues souffrances, ne me permet tra pas de pousser bien loin l'essai de mes forces. Mais j'aurai montré, du moins, jusqu'où peut aller ma déférence pour les décisions de cette illustre assemblée, lors même que je ne partage pas l'avis de la majorité; ceux qui connaissent mes goûts et mes habitudes, peuvent seuls appré cier ce qu'il y a de dévouement dans mon obéissance. » J'espère que mes confrères ne me refuseront ni leurs conseils ni le...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - broussais
- charles x
- velpeau
- cuvier
- brotissais
- dulong
- quoy
- dumas
- gaultier
- blainville
- compiègne
- saint germain
- france
- bruxelles
- strasbourg
- carlsruhe
- lafayette
- europe
- mirabeau
- senlis
- académie des sciences
- s. a.
- fribourg