Extrait du journal
Le Japon vient de donner une preuve de sagesse qui, après ses succès militai res et diplomatiques, le rehausse encore aux yeux du mondé civilisé. Il a écouté les conseils amicaux de la France, de la Russie et de l'Allemagne. Quant à l'An gleterre, il serait, croyons-nous, injuste de juger la politique de son gouverne ment d'après la polémique de ses jour naux. Bien qu'elle n'ait pas voulu s'asso cier aux démarches des trois puissances continentales, elle n'a pas encouragé le Japon à la résistance, et lui a faitentendre la voix de la raison politique. De tous les côtés, le Japon n'a donc vu quedes amis, mais des amis qui avaient sur la situation une pensée commune, bien qu'ils l'expri massent sous des formes différentes. Il s'est rangé à l'opinion de l'Europe, et il a rendu par là un grand service à la cause de la paix,non seulement dans le présent, mais dans l'avenir. Si le traité de Simo nosaki restait, en effet, ce qu'il est en ce moment encore, il ne tarderait pas à pro voquer des complications nouvelles.beau coup plus redoutables que celles dont la Chine et le Japon viennent de sortir. Il importait donc de le modifier, mais il n'y avait aucun inconvénient à ce qu'il fût, au préalable, ratifié par la Chine. Ce n'est pas à la Chine que le Japon avait à faire des concessions ; il ne les lui devait pas ; c'est à l'Europe. La ratification du traité reste pour lui un immense succès moral,' et c'est un succès auquel nous applaudis sons, parce qu'il est mérité. Mais il y a là aussi un succès pour no tre gouvernement. "Il a vu juste dès le début de cette affaire, et, après avoir adopté une politique, il s'y est tenu sans déviation, avec sang-froid et avec fer meté. Le fait qui vient de se produire a certainement une grande portée. Pour la première fois qu'elle s'exerçait, l'action commune de la Russie et de la France,en traînant celle de l'Allemagne, s'est mon trée efficace aux confins extrêmes de l'Orient : une question délicate s'est trou vée immédiatement réglée, au moins en principe, et elle le sera sans aucun doute ultérieurement dans ses détails. On trou vera des compensations pour le Japon, ne...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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