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Journal des débats politiques et littéraires, 7 novembre 1838

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Journal des débats politiques et littéraires
7 novembre 1838


Extrait du journal

La situation des compagnies de chemins de fer préoc cupe depuis quelque temps l'opinion publique. Il y a quatre mois encore, une foule empressée se disputait les actions. Une souscription d'actions au pair était ré putée une fortune. A cette confiance fiévreuse a bientôt succédé l'inquiétude et le malaise. Quand l'heure des versemens est arrivée, les embarras se sont amoncelés. Le charme qui maintenait élevé le cours des actions s'est dissipé. La baisse s'est déclarée. A l'exception de deux entreprises dont le capital est borné, tous les chemins de fer sont cotés au dessous du pair. Quelques esprits se sont effrayés à ce point qu'ils ont cru voir les chemins de fer frappés à mort, et qu'ils ont désespéré de ces com munications miraculeuses dont la civilisation attend de si éclatans services. On a prononcé, assez timidement il est vrai, le mot de liquidation. Les plus modérés et les plus calmes de ceux qui avaient respiré l'atmosphère de ce tourbillon d'affaires ont demandé que le gouver nement et les Chambres intervinssent d'urgence, que ! l'on revisât aussitôt les tarifs des compagnies, et même qu'on leur accordât dès aujourd'hui, soit une subvention sous forme de souscription ou autrement, soit la garan tie d'un minimum d'intérêt. Pour nous qui sommes profondément convaincus des avantages matériels que l'esprit d'association doit valoir au pays, et qui sommes même disposés à lui attribuer une influence politique salutaire, nous ne sommes ni aussi alarmés du mal ni.aussi impatiens du remède. Nous avons été des premiers à réclamer pour que dans l'exécution de chemins de fer il fût fait une large part au principe d'association. Alors comme aujourd'hui nous pensions que le partage du réseau des chemins de fer entre l'administration, et les compagnies, et l'émulation entre l'Etat et les particuliers, offraient la meilleure combinaison pour que le pays fût promptement sillonné de ces voies nouvelles, pour que la construction eût lieu aux moindres frais , pour que ni le trésor public ni les compagnies ne fussent obérés. Nous avons haute ment demandé en faveur des associations les immunités que nous croyons nécessaires à leur succès et au déve loppement de l'esprit d'entreprise privée. Notre sym pathie pour le principe d'association n'est suspecte pour personne, et nous ne craignons point d'être pris pour des adversaires des compagnies en disant que le mal nous paraît être autre que celui qui a été fréquemment signalé, qu'il est beaucoup moins grave qu'on ne l'a prétendu, et que nous ne concevrions pas dans l'état présent des choses l'intervention immédiate du gouver nement et des Chambres. Une crise a eu lieu dans l'enceinte de la Bourse ; cette crise a un instant paru compromettre l'avenir de toutes les compagnies, nous ne le contestons pas ; mais cet avenir a-t-il été sérieusement en question un seul instant? C'est ce qu'il nous est impossible d'admettre. La hausse énorme...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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