Extrait du journal
La dévaluation de la monnaie a amené le gouvernement à prendre des mesures dans le domaine de nos échanges extérieurs. Avec une monnaie dévaluée, ks produits achetés au dehors sent plus coûteux, et ainsi dé coule de la dévaluation un facteur de hausse du coût de la vie, cette hausse, qu'il faut empêcher si on ne veut pas que la déva luation soit une mesure pour rien. Aussi l'ex posé des motifs du projet de loi monétaire faisait-il allusion à un assouplissement du régime douanier facilitant la conclusion de traites de commerce susceptibles d'ouvrir à notre exportation de nouveaux débouchés. Samedi dernier, le gouvernement faisait connaître les mesures auxquelles il s'était arrêté : réduction des droits de douane et des taxes sur les importations de produits contingentés, suppression ou réduction de surtaxes compensatrices de changes et sus pension de contingents. Dès dimanche soir, M. Spinasse. ministre de l'économie nationale, a, dans une allo cution radiodiffusée, traité des effets de la dévaluation sur le coût de la vie. Il a natu rellement abondé la question douanière. Avec modestie, il a déclaré que, « avec la déci sion qui marque tous ses actes, le gouver nement venait de donner l'exemple ». Et il a ajouté : « Quelques-unes des barrières douanières que l'Etat de guerre économique nous avait contraints d'élever sont abaissées ou renversées, les contingents élargis ou supprimés. Nous venons de rouvrir la libre voie des échanges. Que d'autres pays nous imitent, qu'ils passent comme nous des in tentions aux actes, le courant s'élargira en core et ses flots iront partout ranimer les activités engourdies. Déjà se sont engagées des conversations internationales Avant peu de semaines elles auront abouti et la reprise sera alors un fait. » Faisant écho à son collègue de l'économie nationale, M. Bastid, ministre du commerce, a, devant la Société des Nations, lancé, au nom de la France, un appel pour la liberté des échanges. L'appel de M. Bastid, comme il arrive couvent dans les allocutions de plusieurs de nos ministres actuels, n'a pas une belle unité. Quand il a réclamé avec raison la liberté en liant la question du contrôle des changes à celle de la protection, il a cru devoir ajou ter qu'il ne fallait pas accroître les moyens d'évasion mis à la disposition des capitaux pour échapper aux obligations fiscales. Que les taxes fiscales ne soient pas spoliatrices et que les gouvernements inspirent confiance, et M. Bastid ou ses successeurs n'auront pas à se préoccuper de l'évasion des capitaux. Le ministre de l'économie nationale a eu, lui aussi, des paroles qui ont dû-provoquer le sourire ironique de ses auditeurs. Un membre d'un gouvernement dévahtateur et primeur de la fausse théorie du pouvoir d'achat, affirmant qu' « il saurait défendre contre toute menace les intérêts sacrés des épargnants », n'est pas. à lui-même sen ■ pre mier auditeur critique. D'autre part,' le dessein annoncé de « rationaliser l'éco nomie française, c'est-à-dire de la sou mettre aux exigences de la raison », n'est pas très rassurant • car quelle sera cette rai son ? Il y a de grandes chances pour que ce soit celle du royaume d'Utopie. En se rapprochant de cet idéal, l'éccno-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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