Extrait du journal

Dissensions intestines L'historien qui voudra quelque jour dé crire nos mœurs électorales consacrera un de ses plus jolis chapitres aux rap ports de M. Pierre Vaux avec son comité. Les éléments lui en seront fournis par les lettres qu'échangent avec une fureur ver beuse ce député èt ses commettants. Cette correspondance est déjà volumineuse; et suivant les apparences elle n'est pas com plète. Elle contient des détails édifiants et eomiqués. La famille socialiste lave son linge sale sous nos yeux. A nous de re garder et de nous instruire. Nous avons exposé, d'après M. Pierre Vaux, les griefs du député de Dijon con tre le comité du Parti ouvrier. C'est au jourd'hui le secrétariat général du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire qui tient à.rétablir les faits que « ce citoyen» a vo lontairement dénaturés. En réalité le secrétariat général ne ré tablit qu'un seul fait. M. Pierre Vaux a prétendu que depuis son élection il était à la merci des ordres d'un grand chef. Or il paraît que ce personnage n'a jamais existé que dans l'imagination hallucinée de M. Vaux. Il n'y a pas de grand chef dans le Parti ouvrier. Il n'y a ni chef, ni grand, ni petit. Ou plutôt c'est tout le monde qui est le chef. « Le secrétariat est l'émanation directe dès trois Fédérations du Parti ; les quinze membres qui le com posent rie font qu'exécuter les ordres qu'ils reçoivent et ils sont constamment révocables. » C'est ainsi. Les députés sont révoqués par les membres du secréta riat, qui sont révoqués par les membres des Fédérations. Révoquons-nous les uns les autres, tel est, en éffet, le pur principe révolutionnaire. Le jeu va à l'infini. Cette question étant élucidée, l'écrivain qui tient là plume pour le Parti ouvrier se livre à une appréciation des mérites de M. Pierre Vaux, quiest peut-être juste, qui.est certainement sévère. Jamais les socialistes n'avaient compté sur le talent de M. Pierre Vaux. Jamais ils n'avaient songé à l'utiliser pour la propagande révolutionnaire. Assister à des Congrès, présider des réunions, c'est tout ce qu'on le croyait capable de faire. Il était uni quement décoratif et destiné à la figura tion. Voici qui devient pour M. Pierre Vaux beaucoup plus désobligeant. Car il recoh-...