Extrait du journal

ta mort de SI. le comte de Paris M. le comte de Paris est mort ce ma tin. La nouvelle de sa maladie et la certi tude d'un dénouement fatal avaient pro duit en France et dans toute l'Europe une grande impression. Depuis plusieurs jours, tous les yeux étaient fixés sur ce lit d'agonie où le malade attendait la mort si lente à venir, et où il a donné par son énergie morale et par sa résignation chrétienne le plus noble spectacle. M. le comte de Paris savait depuis longtemps qu'il était condamné. Il avait fait le compte de ses jours. Il a, jusqu'au der nier moment, gardé son secrèt. Il est resté debout. Il ne s'est avoué vaincu que lorsqu'il lui est devenu matérielle ment impossible de prolonger la lutte. Il a refusé les secours de la médecine qui lui auraient permis de passer d'un sommeil sans souffrances à la mort. Il a voulu conserver sa lucidité d'esprit et profiter de ses derniers instants de vie pour entretenir les siens des intérêts qui lui étaient chers. A tous les membres de sa famille, groupés autour de leur chef, il a dit la parole d'adieu et tracé le devoir. Il convient de s'incliner respectueuse ment devant cette tombe qui s'ouvre hors de France pour un Français. , Le moment serait mal choisi pour appré cier la conduite politique de M. le comte de Paris. Sur la direction qu'il a donnée au parti royaliste, sur les influenoes aux quelles il s'est prêté, on peut différer d'opinion. Il ne doit y avoir qu'une voix pour rendre hommage à la dignité de sa vie et à l'élévation de son caractère. La vie de M. le comte de Paris a été toute de devoir et de labeur. Il a donné l'exemple de toutes les vertus domesti ques. Il état brave : il s'est battu avec une valeur toute française ; il n'a pas tenu à lui qu'il ne portât les armes pour la dé fense do sa patrie. Il avait l'esprit actif et l'intelligence ouverte. Attentif aux questions qui se posent à la société mo derne, il inclinait vers les solutions les plus libérales. Héritier des princes de la Maison de France, il avait reçu de sa naissance une mission à laquelle il ne croyait pas pouvoir renoncer sans être coupable de défaillance. Il s'y est dévoué tout entier. Sa destinée a été douloureuse. D'après souffrances lui ont été imposées et d'a mères déceptions. Il était le représentant d'une idée ; mais les idées ont leur heure dans le développement des peuples; le principe qu'incarnait le comte de Paris s'est heurté contre les faits et devant la...