Extrait du journal

paraît donc close, ou tout au moins interrompue, ce qui est naturel puisqu'on observe un fléchis sement dans l'activité industrielle et commer ciale, comme l'attestent les chiffres du commerce extérieur depuis le commencement de l'année. C'est d'ailleurs un phénomène qui se fait sentir., dans le monde entier et qui, à cause de cette uni versalité . même, ne peut disparaître instantané ment. M. Caillaux n'a donc pas tort de prémunir l'opinion contre un optimisme commode et aveugle. Les recettes do i9OB sont encore supérieures aux pré visions, parce que les évaluations ont été établies d'après les résultats de 190(3, mais il serait imprudent de tabler là-dessus, car les -derniers mois de 1900 auraient été meilleurs que les premiers et la compa raison cessera d'être avantageuse à mesure qu'on se. rapprochera de la fin de l'année. Quant aux affaires du Maroc, elles sont encore loin d'être terminées et la colonne des dépenses risque de s'allonger encore sensiblement. u-j Nous avons dit qu'à ces deux causes de faiblesse pour le budget actuel s'en ajoute une troisième que le ministre a laissée dans l'ombre ou qu'il n'a in diquée qu'indirectement. Pour équilibrer le budget, ... la Chambre a réalisé quelques-unes de ces économies . trompeuses qui se traduisent en fin de compte par des crédits supplémentaires. 11 est toujours aisé de rogner un crédit : ce qui est difficile c'est de sup primer .la dépense à laquelle ce crédit était af fecté. La Chanrore ne se préoccupe pas de ce détail et c'est pourquoi les crédits biffés le 31 décembre re paraissent généralement dès le mois de mai sous forme de crédits supplémentaires. L'accroissement anormal des crédits supplémentaires depuis quelques années n'a pas d'autre raison que celte manière de procéder. Dès maintenant on nous annonce le dépôt d'un cahier de crédits de ce genre. Ce n'est pas le pre mier, ce 11c sera pas le dernier. M. Caillaux recon naît d'ailleurs qu'il est un peu tôt pour demander des crédits supplémentaires applicables à l'exercice courant. Pour l'instant, on se bornera à des crédits concernant l'exercice 1907, ou à des crédits relatifs à des comptes spéciaux. Cette pudeur parlementaire rie changera rien à la réalité. De quelque façon qu'on s'y prenne, à quelque époque que ce soit, il faudra bien boucher les trous qui existent dans le budget. Ce qu'il faudrait aussi, c'est se résigner une bonne fois à voter un budget sincère où les dépenses inévi tables figureraient intégralement et qui ne serait pas d'avance voué au déficit, à moins de plus-values ines pérées. Nul, à coup sûr ne sent mieux cette nécessité que le ministre des finances, mais il lui reste à la faire comprendre à ses collègues et au Parlement....