Extrait du journal

PARIS ; 8 MARS.La discussion est close sur le projet de loi relatif aux pensions civiles. Mais ce n'est ni de la discus sion ni de la loi que nous voulons parler ; c'est de l'incident, on ne peut pas appeler cela un résultat, qui a terminé la séance d'aujourd'hui. Aussi bien cet incident, àce (ju'il paraît, était-il l'objet im portant, le but unique, aux yeux d'une des frac tions qui divisent la Chambre. C'est pour cela qu'on aura discuté toute une semaine. La loi, en elle-même, voilà ce dont elle se souciait le moins. Que lui importe que le sort de soixante-dix mille fonctionnaires soit réglé par une bonne loi, que le pain de leurs vieux jours soit assuré, que les in térêts du Trésor soient ménagés à l'aide de sages et prévoyantes combinaisons. Il est bien plus in téressant, bien plus glorieux et plus patriotique de jouer un méchant tour au ministère. La Chambre avait prêté une attention assez sou tenue à la discussion; elle avait adopté, après un examen sérieux, un ou deux articles. Il en restait encore un grand nombre à voter. Le président propose de renvoyer la suite de la délibération à un autre jour. Mais l'Opposition s'est comptée, et elle a compté les conservateurs présens à la séance. Non, pas de renvoi, continuons ; il n'est pas tout à fait six heures. Jamais l'Opposition ne s'était montrée si zélée ni si économe du temps....