Extrait du journal
; Nous donnons au gouvernement sorti du malheur public le concours le plus sincère et le plus désintéressé ; nous nous sommes ralliés à lui comme des soldats se rallient ah drapeau. Or, il ne peut y avoir en ce moment qu'un seul drapeau, dût-il devenir un linceul. Les hommes de la Commune , qui sont des anachronismes vivans ou galvanisés, confondent toutes les époques. Ils se croient en 92 ou en 93 ; ils ne sont pas même en 1848. Nous avons passé par 1848, et nous nous souvenons , comme d'hier, de ces jours, non seulement de luttes sanglantes dans les rues, mais de doutes poignans dans les âmes. Ce qu'on demandait à Dieu, ce n'était pas le courage, c'était la lumière ; ce n'était pas de faire son devoir, c'était de le connaître. Et l'on était toujours prêt, dans cette nuit noire, à s'écrier : Grand Dieu! rends-nous le jour et combats contre [nous. Mais aujourd'hui, il n'y a s'in terroger. Le devoir est tracé en lettres de fer et de feu. En 1848, nous étions entre nous ; nous étions en famille. Nous n'avons pas le cœur de rire dus jnot. Nous pouvions avoir des diseussions et même des batailles sur de gouvernement ; c'étaient des querelles de maison. Aujourd'hui, c'est la maison qui brûle ; c'est sous le canon de l'ennemi, c'est sous ses yeux de bronze que nous nous disputons. Mirabeau ne pourrait plus prendre la voix du grand Romain pour nous dire : « Catilina est à vos portes, et vous délibérez ! » Ce n'est pas même Cati lina qui est à nos portes, c'est Mahomet 11. Les Catilina, ils sont en dedans des por tes. Ce sont ceux qui, pendant que Paris et ce qu'il y a de la France dans Paris ne doivent avoir qu'une seule pensée, celle de la défense des murailles, nous forcent à songer àla défense des foyers. Peu nous importe qu'ils nous traitent de conserva teurs. Conservateurs de qui ? conserva teurs de quoi? Le ministre qui vient de partir par le 'ballon disait, dans la der nière Chambre agonisante : « Il s'agit de savoir si nous combattons pour le salut de la patrie ou pour le salut d'une dynastie. » Eh bien, aujourd'hui, il s'agit de savoir non pas s'il y aura une république fran çaise, mais s'il y aura une France. Il s'agit de savoir si nous combattons pour le salut d'une nation ou pour celui d'un fétiche. Or, nos communistes s'occupent beau coup plus de leur forme privilégiée de gouvernement que de l'unité de la nation et de l'intégrité du territoire. Nous le leur avons dit, et nous le leur répétons : ces grands unitaires ne sont que des fédéraux, ils le sont à tous les degrés. Si la Com mune de Paris veut s'imposer à la France, la France se révoltera contre Paris ; et si Belleville veut s'imposer à Paris, alors Paris se révoltera contre Belleville. Et nous finirions ainsi par avoir provinces contre capitale, quartier contre quartier, maison contre maison. Une autre parole que la nôtre a dit : « Toute maison di visée contre elle-même périra. » Le seul salut est dans l'union ; les fauteurs des discordes civiles sont les complices de l'ennemi, et le jour où on voudra nous im poser le terrorisme communiste nous de manderons tout haut la dictature militaire. .JoqN LEMOINNE....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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