Extrait du journal

La division navale française a fait avant hier son entrée dans le port de Gènes et, hier, elle y a salué l'arrivée du roi d'ltalie. Nous avons, il y a quelques semaines déjà, déterminé le véritable caractère de cette manifestation. Elle a pour but de rendre au souverain italien le témoignage de courtoisie que la France a reçu de lui en 1890, le jour où la flotte italienne est venue à Toulon saluer M. Carnot. Notre pays a contracté alors une dette qu'il n'au rait pu s'abstenir de payer sans com mettre une véritable inconvenance, sans manquer à un devoir de politesse inter nationale, sans risquer de froisser les lé gitimes susceptibilités du peuple italien tout entier. Quelle que soit la politique suivie par le Cabinet de Rome, quel que soit le regret que nous avons le droit d'en concevoir, il existe entre les deux na tions des sympathies durables, indépendan tes des combinaisons et des variations de la diplomatie. Ceux qui, hors de nos frontières, sont intéressés à voir ces sympathies se re froidir auraient été ravis si le pavillon fran çais ne flottait pas en ce moment dans le port de Gênes. Notre gouvernement a eu cent fois raison de ne leur point pro curer cette satisfaction. C'est là ce que...