Extrait du journal

La valeur en capital de la propriété immobi lière parisienne. —La commission, des Contribu tions directes, que préside M. Albert Fontaine, vient de faire paraître là seconde partie de la grande pu blication qu'elle a entreprise sous le titre de : Livre foncier de la Ville de Paris. Cet ouvrage contient de très intéressants renseignements sur la valeur en capital de la propriété immobilière parisienne. Cette propriété comprend 80,319 maisons ou usines qui couvrent 22,713,314 mètres carrés. Si on ajoute à cette superficie celle des jardins et cours, on arrive à une superficie totale de 38,983,357 mètres carrés. La valeur totale des maisons ou usines (sol, bâtiments et outillage fixe compris) a été estimée à 13,813,113,490 francs. La valeur loeative des maisons ou usines, jar dins non compris, est de 878,678,271 fr. Ce document donne, entre autres renseignements, le prix moyen du mètre carré de terrain dans les divers quartiers de Paris. Le prix moyen pour l'en semble de la Ville ressort à 180 fr.; mais, si on passe en revue les 80 quartiers, on eonstate que les valeurs qui contribuent à former cette valeur moyenne oscillent entre 1,040 fr., prix moyen du mètre carré, dans le quartier Gaillon (2° arrondissement), et 20 l'r. dans le quartier Saint-Fargeau (20° arrondissement). Si la propriété bâtie représente à Paris une valeur en capital qui peut être évaluée à près de 14 mil liards de francs, les propriétés non bâties (terrains nus ou chantiers sans constructions) ne sont qu'au nombre de 2,760, couvrent une superficie de 2,592,972 mètres carrés et valent, en capital, 210 mil lions 65,000 francs en chiffres ronds. Ces chiffres sont certes considérables ; mais comparés à ceux qui expriment la superficie et la valeur de la propriété bâtie ou de ses dépendances immédiates, ils sont faibles et n'ont en somme rien d'exagéré. Ce sont ces premiers chiffres, -révisés par des com missions spéciales, composées de tous les agents ayant pris part au travail d'évaluation et constituées dans chacun des vingt arrondissements de Paris, qui ont permis d'établir les rôles de la taxe de 0 fr, 10 0/0 sur la valeur en capital des propriétés bâties et non bâties de la Ville de Paris, autorisée par la loi du 10 juillet 1902; taxe dont le montant est de 13,898,836 francs 51. Cette taxe ne saurait être aggravée sans inconvénient. Elle n'est pas la seule qui frappe la propriété immobilière parisienne, et cette propriété, quelque impression favorable que puissent faire les chiffres colossaux que nous venons de rapporter, n'est plus dans une période de grande .progression. Il ne faut pas oublier qu'il ressort des chiffre pub liés dans la première partie du Livre foncier de Paris que si le nombre des immeubles à Paris et leur va leur loeative continuent de s'accroître, c'est dans une proportion trois fois moindre qu'autrefois, et les transformations économiques actuelles ne sont point pour favoriser une reprise, bien au contraire....