Extrait du journal

M. Briand a présenté une fois de plus sa défense personnelle, en attendrissant la partie de l'Assemblée qui est toujours prête à l'applaudir. Ce qui est le plus cu rieux et le plus inquiétant dans le discours de M. Briand, c'est que le ministre des affaires étrangères demeure très satisfait. Bien ne l'effraie, rien ne l'avertit. Il ne regrette rien. Il ne voit pas d'ombre au tableau. Il est d'un optimisme extraordi naire. Il est dans la gloire. Entre l'état d'esprit du ministre, état d'esprit entretenu par ses apologistes, et les événements qui se sont développés avec une rapidité dont le public demeure alarmé, il y a un écart qui semble irréparable. Et, malgré toute l'organisation de l'entreprise, c'est là un fait qui a frappé la Chambre. M. Briand semble dérouler en .phrases rassurées le récit d'un rêve qui n'a plus rien de com mun avec la politique ni avec la réalité. Pour achever sa défense, M. Briand a indiqué que la Chambre et la plupart des hommes politiques s'étaient compromis avec lui. Il fait sentir ainsi assez rude ment à tous la grave erreur de leurs com plaisances. Ce qui est vrai, c'est que M. Briand a eu sans cesse l'habileté d'obliger lés Chambres à prendre une part de res ponsabilité dans une politique personnelle qu'il leur imposait. Mais ce qui est vrai aussi, c'est que cette politique a toujours...