Extrait du journal

Un père de famille nombreuse, chômeur professionnel, ivrogne quotidien grâce aux allocations, voulait tuer sa malheureuse femme qui lui conseillait sagement de se coucher. Il a seulement blessé gravement une courageuse enfant qui s'était jetée devant sa mère, pour la protéger contre la balle de revolver qu'elle a reçue à sa place. C'est à peine un fait divers, que les journaux pu blient sans commentaire comme banal et quelconque. Les nombreux lecteurs qui nous ont écrit à propos d'un article sur la natalité française sont tous d'accord sur ce point que les familles nombreuses de cet acabit ne sont pas à encourager. Une accoucheuse très qualifiée nous le dit crûment, mais juste ment. « J'ai assez longtemps travaillé pour le bureau de bienfaisance. Qu'y ai-je vu ? Des poivrots qui engendrent de pauvres mé ningitiques. Avec l'argent que l'Etat leur donne, ils se saoulent du soir au matin. » Le chômage et la famille nombreuse ainsi compris sont un pur fléau. La santé d'un pays a besoin de nombreuses familles moyennes et non de familles nom breuses dégénérées. Tous nos correspondants s'accordent sur ce point. Il est injuste de dire que l'Etat ne fait rien ; il est malheu reusement exact que ce qu'il fait n'est pas efficace, parce que l'Etat n'est pas capable de discernement. L'énorme courrier que nous avons reçu est plein d'idées justes et pra tiques. Mais une chose nous frappe. Un de nos correspondants demande qu'on crée des associations pour étudier ces phénomènes de la natalité dont dépend l'existence même du pays. Mais il y en a, et qui sont actives et ■bien renseignées. Rappelons l'adresse de la plus puissante : Alliance nationale pour l'ac croissement de la population française, 217, faubourg Saint-Honoré. Si elles n'ont pas assez d'écho, ce n'est pas leur faute. C'est peut-être parce qu'elles n'ont pas assez d'adhérents et que les journaux, tiraillés par d'autres préoccupations, ne peuvent leur prê ter qu'un concours intermittent. A. A.-P....