Extrait du journal

Nous répondons sérieusement aux journaux sérieux, quelle que soit leur opinion. Nous ne répondons pas à la Gazette, qui pose des faits faux, et tire d'un men songe des raisonnemens à perte de vue. Ainsi la Ga zette fait aujourd'hui un grand article sur le rappel de M. d'Aubigny ; la Gazette sait parfaitement que M. d'Aubigny n'est pas rappelé. Mais que lui im porte? Le raisonnement va -toujours. Un peu plus bas la Gazette établit qu'un simple blâme est plus qu'un désavœu ; elle établirait avec la même tranquil [ lité d'esprit qu'un désavœu est plus qu'un blâme. Le vrai, le faux, tout est égal pour la Gazette ; il n'y a pour elle ni bien ni mal, ni vérité ni mensonge, il n'y a qu'un but qui justifie les moyens. Jamais on n'a foulé aux pieds avec plus d'impudeur tous les principes qui distinguent ce qui est honnête de ce qui ne l'est pas. C'est de l'athéisme politique: touts'éhchaîne et se tient. Quand oh est pour le suffrage universel, la souveraineté nationale et la liberté illimitée de la presse, après avoir été pour la censure, la monarchie absolue et les ordon nances de Juillet, on doit bien mépriser les hommes et se bien mépriser soi-même ! La Gazette nous injurie; nous la remercions de ses injures; nous espérons les mériter toujours. Elle nous accuse d'improbité politique ; nous serions désolés que la Gazette, en nous mesurant sur elle-même, nous trouvât probes. Elle insinuait donc hier que nous faisions des coups de Bourse. Une calomnie de plus ou de moins ne doit pas coûter à la Gazette; toute fausseté trouve naturellement place dans ses co lonnes. Enfin la Gazette nous invite à ouvrir une souscription pour dédommager M. Pritchard. Il y a quatorze ans, nous en avons ouvert une en faveur des blessés de Juillet, dont la Gazette, par ses théories, avait fait couler le sang ! Nous estimons toutes les opi nions sincères, républicaines ou légitimistes ; nous com battons le National, et nous sommes loin de le mépriser : nous ne méprisons que les opinions hypocrites....