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Journal des débats politiques et littéraires, 10 septembre 1892

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Journal des débats politiques et littéraires
10 septembre 1892


Extrait du journal

que.les grévistes étaient régulièrement or ganisés pour mettre à .la raison ceux de leurs camarades qui auraient l'audace de vouloir travailler, que des patrouilles étaient faites par eux afin de garder les avenues de la mine, qu'en un mot il y avait à Carmaux une armée constituée pour s'opposer par la force à l'exercice d'un droit. Les chefs qui commandent ces trou pes ne sont pas les premiers venus. Ce sont des députés socialistes. Il en est arrivé de diverses parties de la France. M. Baudin a quitté le département du Cher et a trans porté momentanément dans celui du Tarn le cenlre de ses opérations. M. Ferroul, M. Antide Boyer sont à ses côtés. Ce sont de ces politiciens que l'on voit intervenir dans les grèves, on peut deviner avec quelles intentions conciliantes. Us envisagent avec une grande tranquillité les sacrifices et les privations que l'interruption du travail impose aux ouvriers. Ils n'en soufflent nullement pour leur propre compte. Ils sont là comme à la parade, et les grèves sont leurs jours de fête. Leur présence, leurs discours, leurs encouragements don nent aux ouvriers l'illusion d'avoir pour eux les pouvoirs publics. Us s'imaginent que le gouvernement, les Chambres vont épouser leurs griefs et donner force de loi à leurs plus exorbitantes prétentions. Les politiciens et les journaux radicaux les excitent non seulement à la résistance mais à la violence : on ne cesse de leur répéter que leur cause se confond avec celle du suffrage universel, dont ils sont, dans cette occasion, les défenseurs et les vengeurs. Us en doivent nécessaire ment conclure que tout leur est permis, et si, étourdis par tous ces sophismes, 1 grisés par toutes ces excitations, ils ' perdent la notion exacte et de leurs intérêts et de leur droit, à qui faudra t-il s'en prendre, sinon aux agitateurs de profession, aux détestables agents de désordre qui se jettent sur une grève comme sur une proie ?...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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