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Journal des débats politiques et littéraires, 11 décembre 1834

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Journal des débats politiques et littéraires
11 décembre 1834


Extrait du journal

Bruxelles, 8 décembre. CHAMBRE SES REPRÉSENTAKS. Séance du 8 décembre. M. D'HUART , ministre des finances :Je demande la parole pour une amuuicatioe du gouvernement. Messieurs, le changement de minis •re . dans une nation qui, depuis quatre ans, nous a donné plus '".ne preuve de sympathie, a pu rendre une lueur d'espérance à l'ennemi ae notre indépendance. L'attention du gouvernetaent a>dûlêfre éveillée, -t quoique notre armée soit organisée de manière à donner toute sécu iau pays» il importait de trouver les moyens de l'augmenter si les constances ultérieures l'exigeaient. Le ministre dépose un projet de loi de budget supplémentaire à titre de subvention, portant dix centimes additionnels extraordinaires sur tous les impôts; crédit éventuel d'environ 7 millions 240,000 fr., dont le gouvernement n'usera qu'autant que ia nécessité l'y forcera et sous sa i^ponsabilité. ■a. on RouAtitx demande que le ministre des affaires étrangères donne des explications sur la politique extérieure. M. DE MUEEEXAEIIE. ministre des affaires étrangères : Dans la séance du 4de ce mois, quand il s'est agi de fixer le jour de la discussion des voies et moyens, un honorable député de Tournay a fait observer que les ré ductions annoncées dans le discours du trône, ne pourraient peut-être pas s'opérer, et il demanda que la discussion de ce budget fût différée jusqu'à la discussion du budget de la guerre. Un de ses honorables amis partageant cette opinion, n'avait cependant vu aucun inconvénient à discuter le budget des voies et moyens, parce que rien n'empêcherait de faire, sur les relations extérieures à la Cham bre, les communications nécessaires pour fixer son opinion. Il a été répondu avec beaucoup de justesse par un honorable député de D'man, que le ministère serait fort embarrassé de faire un rapport sur le- affaires extérieures, attendu que le ministère n'avait pas la faculté de prévoir l'avenir. En effet, le présent n'offre qu'un seul événement plus ou moins remarquable. Cet événement, c'est la retraite du ministère dont lord Melbourne était le chef, et la mission confiée à un noble duc de composer un nouveau cabinet. Je ferai remarquer que ce cabinet n'est même pas encore constitué; dès lors il est impossible de se former une opinion raisonnée sur l'esprit même probable qui dirigera les actes de ce nouveau cabinet. Ouant à moi personnellement, je me bâte de dire que je ne partage r)':s tes vives appréhensions qu'a fait naître certain nom propre. Quoi qu'il soit, le gouvernement hollandais, toujours disposé à se faire illusion, Entrevoyant une lueur d'espérance, se flattant de pouvoir réconquérir us tard des provinces qu'il a irrévocablement perdues, le gouvernement Hollandais, dis-je, peut envisager, sous un point de vue plus favorable à ses projets hostiles contre la Belgique, l'événement auquel je viens de faire a»"*' 011, , , - n . Comme l'a fait remarquer dans nne séance précédente un honorable député de Tournay, il est du devoir impérieux du gouvernement, dans t circonstances, d'avoir les yeux ouverts sur la Hollande, et de veiller surtout à ce que la Belgique, par une confiance trop aveugle dans son v"« droit, ne devienne pas une seconde fois victime d'une surprise. Ce n'est pas en vain que la Belgique ferait un appel au courage et à la loyauté ses anciens amis contre une agression injuste et contraire au texte et A i'esprit des traités; mais ia Belgique n'a heureusement pas besoin des secours étrangers; la Belgique doit se suffire à elte-même; appuyée sur une armée brave, disciplinée, animée du sentiment de ses devoirs, sur nne armée que la nation tout entière appuyerait au besoin, la Belgique n'a rien à redouter d'une lutte corps à corps avec la Hollande ; mais il faut que la Belgique se prémunisse contre ia perfidie et la surprise : quand notre ennemi veille, il ne faut pas nous endormir dans une funeste sé curité. ... Ce serait une négligence trop coupable de notre part que de laisser la Hollande accroître son armée et donner successivement une grande exten sion à ses forces, sans augmenter les nôtres dans la même proportion. Il en résultera une augmentation de dépenses. C'est un mal, c'est un grand mal, j'en conviens ; mais ce sacrifice, la Belgique se l'imposera volontiers, s'il y va de son honneur et de son indépendance. Je ne puis donc qu'approuver les .paroles prononcées daDS une séance précédente par deux honorables députés, paroles qui ne peuvent avoir été insoirées que par une sage prévoyance, et par une vive sollicitude pour ks intérêts du pays. Je suis persuadé, Messieurs, que vous avez fous compris et apprécié .ïta pensée, mais je crois devoir dès à présent protester contre les induc tions qu'en dehors de cette enceinte on pourrait tirer de mes paroles. Cette protestation est nécessaire dans l'intérêt du commerce et de l'industrie, nécessaire pour rassurer la nation elle-même, contre les bruits faux, ab . surdes, je dirai même ridicules qui circulent depuis quelques jours. Je déclare donc qu'à l'heure qu'il est, il n'est parvenu à ma connaissance ni à celle du gouvernement, aucune parole, aucun acte, aucun fait d'où l'on puisse tirer la conséquence que l'admiuisiration tory, dont un noble duc est le chef, ait répudié aucun antécédent, et ne se considère pas comme liés par tous les actes 4e ses prédécesseurs, et accomplis sous le ministère de ces derniers....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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