Extrait du journal

Fermeté et prudence , respect inaltérable pour la loi, pour l'apparence même de la légalité, telle est la devise des royalistes constitutionnels. La population d'Angers vient d'en donner un exemple digne d'être présenté à la France tout entière. On ne saurait trop admirer le courage et la modération de ses magistrats municipaux et des deux anciens députés, MM. Guilhem et d'An digné de la Blanchaye, dont l'arrivée a manqué servir de prétexte à des violences inouïes. Uu peu moins de prudence, un peu moins de modération,.un peu moins de respect pour des ordres, quels qu'ils fussent, et le sang allait couler ! C'est au préfet que l'on* s'adresse pour obtenir la révocation de ses arrêtés ; on obéit tristement, mais l'on obéit, sauf à porter ses plaintes devant l'au torité compétente. Les lois et les tribunaux, c'est là notre re cours , à nous citoyens libres d'une monarchie constitutionnelle. Les lois et les tribunaux ne nous manqueront pas ; ne nous fai sons pas juges dans notre propre cause ; ne cherchons que dans la légalité la plus scrupuleuse un remède à la violence j il y a du courage aussi dans la résistance légale ! Et c'est précisément ce respect pour'les lois, cette modération courageuse, qui'fait le désespoir de nos ennemis! A force de calomnies, de provocations, ils voudraient faire sortir de son calnje une population soumise aux lois. Le désordre leur est nécessaire j ils n'ont plus d'espérance qu'en lui : ils l'attendent, ils l'appellent. Avec quelle avidité ne saisiraient-ils pas le premier prétexte venu, la plus légère ombre de désordre, pour s'écrier : « Vous avez commencé! » Et Dieu sait comment ils achèveraient! Ce serait un bien beau jour pour eux que celui où ils trouveraient ce prétexte tant désiré! Briser les lois, sans pouvoir dire autre chose sinon : Elles nous gênent, elles nous enchaînent, cela leur fait peur. Us sentent que l'indignation de la France et de l'Europe les écraserait! Un prétexte, un prétexte, quel qu'il soit! Le repos et le bonheur de la France pour un prétexte! Qu'ils puissent dire : Vous le voyez bien, la dictature est nécessaire- : les lois sont impuissantes -, les collèges électoraux ne sont pas libres ; la sûreté de l'Etat exige des mesures fortes! Les fictions même ont besoin d'un prétexte, quelque futile qu'il scil. C'est un reste de conscience qui vit au fond de leur cœur. Tenons-nous donc pour avertis 3 serrons-nous plus que jamais autour des lois 3 obéissons avec scrupule aux autorités établies, tout en défendant nos droits avec courage. Quelle est notre cause à nous ? N'est-ce pas la cause de la légalité ? N'est-ce pas pour substituer le régime des lois et de la bonne foi au régime de l'ar bitraire et des fraudes que nous avons fait les élections de 1827 ? • N'est-ce pas pour maintenir ce régime dans, sa pureté , contre une faction envahissante, que nous allons faire les élections de i83o? Ne sommes-nous, pas les défenseurs sincères de la monarchie constitutionnelle ? Partisans du régime légal, donnons l'exemple de l'obéissance aux lois. Mettons , s'il le faut, l'autorité dans son tort, par notre prudence. Si l'on nous provoque, ne répondons aux provocateurs que par nos votes. Invoquons la loi, mais n'in voquons qu'elle , et laissons à nos ennemis tout le désespoir de leur impuissance , ou toute la honte, tout le crime d'avoir les premiers , sans raison , saus prétexte même, usé de la vmL&uce contre un peuple soumis et paisible. Certes, notre cause est trop bonne pour avoir bçspîfi ' chose que de sa bonté même. La meilleure réfutapoh puissions faire des calomnies dont une faction haiira»té; voudfSit.> [ nous noircir aux yeux de l'Europe, c'est de '...