Extrait du journal
rang qui sont les représentais naturels , les agens nécessaires du système ministériel. Que ceux-là viennent et s'en aillent avec leurs patrons , rien de plus juste. Ils font . eu quelque sorte , partie du ministère; ils en sont le bras droit. Le ministère ne peut rien sans eux : ils pourraient tout contre lui. Allons plus loin. Le fonction naire, de quelque rang qu'il fut, qui userait de l'influence même de sa place pour porter des coups plus dangereux au ministère , s'attirerait une destitution dont il aurait mauvaise grâce de se plaindre. Que le ministère, dans la distribution des grâces et des faveurs , fasse un peu plus attention aux opinions politiques qu'aux services et au mérite, c'est un malheur sans doute, c'est une peti tesse. Passe encore cependant 1-Mais qu'on impose aux électeurs fonctionnaires en masse l'obligation de voter pour tel candidat ou de donner leur démission, qu'on fasse de celle obligation une doctrine générale, positive, c'est là violenter les consciences, c'est dégrader l'administration! Violenter les consciences ? Pas du tout. Que le fonctionnaire électeur donne sa démission , il votera ensuite comme bon lui semblera! Il ne perd pas sa liberté, il ne court risque que de perdre sa place ! Le ministère a grand soin d'en prévenir les fonc tionnaires ; il serait désolé d'attenter à leur liberté de conscience; qu'ils soient libres, mais qu'ils fassent le sacrifice de leur for tune ! Ce serait hypocrisie , ce serait tacheté que de voler contre son opinion pour conserver, quoi! une misérable place à laquelle est attachée l'existence de toute une famille ! N'est-ce pas là ce qui s'appelle ajouter l'ironie et l'insulte à la violence ? Eh ! mon Dieu , nous le savons bien : les héros sont toujours libres; il n'y a pas de despotisme , il n'y a pas de ty rannie pour qui est décidé au sacrifice de sa fortune et de sa vie. On était parfaitement libre , dans les plus mauvais jours de la Révolution , de crier vive le Roi ! à la barbe des jacobins , saut la lanterne ou l'échafaud. On était parfaitement libre , en iSog , de résister à la volonté impérieuse du conquérant de l'Europe, sauf Vmceuttes et les commissions militaires. Les inquisiteurs d'Espagne respectaient fort la liberté de conscience ; seulement ils brûlaient les juifs et les hérétiques. A ce prix, on était libre de croire et de dire tout ce qu'on voulait. Prenez garde , n'allez pas vous récrier contre la comparaison. A Dieu n.e plaise que nous vous incitions en parallèle avec les jacobins , Bonaparte et les inquisiteurs d'Espagne. Que voulons nous dire? Qu'il y a contrainte , violence toutes les fois qu'on place les hommes entre le sacrifice de leurs intérêts les plus chers et l'exercice libre d'un droit quelconque . tontes les fois qu'on fait de l'héroïsme la condition de la liberté! Les hommes en masse ne sont pas des héros. L'exception, c'est l'héroïsme. Un pauvre fonctionnaire , électeur à cent e'ct)s , père de famille, qui a besoin de sa place pour vivre et élever ses enfans , votera...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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