Extrait du journal

Le bruit avait couru, paraît-il, que le gouverne ment se proposait d'inviter les départements et les communes à refuser toute subvention aux Bourses du Travail affiliées à la fameuse Confédération générale. M. Clemenceau se défend d'avoir jamais eu pareille idée. Nous croyons, en effet, qu'il ne l'a jamais eue, mais ceux qui se sont extasiés sur son discours d'Amiens .seraient exeusahles.de n'y être laissé pren dre. M. Clemenceau avait parlé en homme d'ordre, il avait proclamé la nécessité de mettre un terme aux menées antipatriotiquos et antisociales. Ceux qui prennent les paroles pour des actes en avaient conclu que des mesures de sauvegarde étaient imminentes. Ceux-là ne connaissaient pas encore M. Clemenceau. Le connaissent-ils un peu mieux aujourd'hui ? M. Clemenceau est assez intelligent pour voir le mal et assez éloquent pour le flétrir avec succès, mais c'est tout. Il considère que son rôle ne va pas au delà. On dirait toujours qu'il se considère comme un simple journaliste d'opposition auquel en ne peut demander rien de plus que de mettre le doigt sur la plaie. Il oublie qu'il a assumé les responsabilités du pouvoir. Le péril que nous font courir les Bourses du Travâil n'est pas douteux. Ce sont des foyers d'anar chie. Hier encore, une perquisition opérée à la-Bourse du travail de Paris a amené la saisie d'un ballot d'exemplaires du numéro de la Voix du Peuple spô-...