Extrait du journal

Il y a quelques jours, à Saint-Louis, M. Beyries, lieutenant-gouyerneur de la Mauri tanie, recevant dans cette ville le ministre des colonies, a eu l'occasion de rappeler en termes excellents le sens particulier de la colonisation française dans cette partie de l'Afrique. La Mauritanie, bâtie par les Gou raud, les Patey, les Gaden, sur les fondations jetées par Coppolani, devait, dans la pensée de ses constructeurs, servir surtout de place forte aux pays noirs contre les entreprises de pillage des nomades du Nord. Mais, de puis plus de deux ans qu'une paix complète règne dans le Sahara occidental, ce rôle de protection est devenu moins essentiel. Et une autre tâche a pu être confiée à tous ceux, Européens, Maures et Noirs, qui pendant vingt-cinq ans ont monté la garde dans les solitudes brûlées. Voici comment M. Bey ries a défini cette tâche nouvelle : A la mission de police, qui incombe normale ment à nos forces méharistes et motorisées des confins, on a pu ajouter des tâches éminemment pacifiques : reconnaissance et tracé des pistes automobiles, forage de puits, approvisionnement des grands nomades, nos anciens adversaires. I'our être sans éclat, cette besogne n'a pas moins de prix que celle qui fut accomplie auparavant, dans la gloire des combats. Elle prolonge, sur bieu des points, l'œuvre que nous avons à pour suivre à l'intérieur de la colonie. , Les questions, qui, aujourd'hui, s'imposent le plus à l'attention de l'administration locale, sont, en effet, des questions intérieures. Dans l'ordre matériel, c'est l'aménagement des 1.500 kilomètres du tronçon mauritanien de la future route impériale Safnt-Louis-TindoufCasablanca. C'est aussi l'équipement hydraulique du pays : l'un et l'autre sont menés activement. Dans l'ordre sanitaire, c'est le développement de l'assistance médicale....