Extrait du journal

Les 166 millions dont s'augmentent les dé penses du budget de 1913, ne s'appliquent, nous dit-on, pour une somme de 141 millions, qu'à l'exécution de lois déjà votées et à la continuation de mesures ou de programmes en cours ; 25 millions seulement iraient à des dé penses nouvelles. Cette observation n'est cer tainement pas faite pour nous rassurer. Bien des projets ou propositions de loi sont en chan tier qui engagent l'avenir au point de vue de leurs conséquences financières. On ne les aban donnera pas, et l'ère des promesses n'est pas, âé plus, fermée.. Il faudrait être aveugle pour ne point voir que le socialisme d'Etat règne en maître à la Chambre, et le socialisme d'Etat n'est que l'exploitation en règle du budget. Les interventionnistes qui font de la philanthropie j avec l'argent des autres, c'est-à-dire avec l'ar gent des contribuables, ne sauraient s'arrêter en si beau chemin, et réfréner leurs instincts démagogiques qui, en réalité, s'accordent trop souvent avec leurs intérêts électoraux. M. Klotz dénonce le danger; mais ses conseils ne seront point écoutés. Autant en emportera le vent des surenchères. Ces 166 millions qui viennent alourdir encore le budget de 1913 se répartissent ainsi : 80 mil lions vont à la défense nationale et là-dessus on ne peut songer à opérer des réductions avec l'occupation du Maroc et la situation de la poli tique européenne ; 46 millions sont consacrés à ee que l'on appelle, d'une formule générale et captieuse, 1' « outillage économique ». C'est la belle opération du rachat de l'Ouest et de son exploitation par l'Etat qui nous vaut, pour la très grande part, cette énorme dépense. La loi re maniée sur les retraites ouvrières compte pour une grosse somme dans les 26 millions affectés aux « œuvres sociales », autre formule en vogue et qu'il suffit de prononcer à la Chambre pour entraîner la majorité. Car c'esVavec des grands...