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Journal des débats politiques et littéraires, 12 novembre 1838

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Journal des débats politiques et littéraires
12 novembre 1838


Extrait du journal

La France en effet n'a jamais prétendu s'approprier Ancône. Et de quel droit aurait-elle pris Ancône ? Où est le traité qui nous en ait cédé la possession ? Quand nous avons occupé cette place, étions-nous en guerre avec la cour de Rome î Le Pape s'était-il attiré par quelque acte d'hostilité de justes représailles ? Ancône n'est pas plus notre conquête que les Légations ne sont la conquête des Autrichiens. Nous n'avons pas plus de motifs légitimes pour garder Ancône que les Autrichiens n'en auraient pour garder Ferrare ou Bologne. C'est la gloire des peuples modernes de reconnaître universelle ment des régies de justice qui, même dans les rapports politiques qu'ils ont entre eux, protègent le faible contre le fort et font respecter le droit de souveraineté et de propriété des Etats, comme les lois civiles font respecter la sûreté et le droit de propriété des individus. Quand, il y a six ans,nous avons introduit nos troupes dans la place et dans la citadelle d'Ancône, la cour de Rome introduisait les Autrichiens dans ses Etats et leur ouvrait ses villes. L'ltalie était agitée ; la menace d'une guerre générale planait encore sur l'Europe ; la France avait le droit de demander, et, au besoin, de prendre des garanties contre l'ambition autrichienne. Elle ne pouvait pas, dans l'incertitude de l'avenir, se contenter de la promesse que faisait la cour devienne d'évacuer les Légations dés que la tranquillité y serait rétablie. Il nous fallait des sûretés ;et ces sûretés, l'énergie de Casimir Périer les a trouvées dans l'occupation d'Ancône. Il a dit aux Au trichiens : Vous intervenez 1 Eh bienl nous intervenons aussi I A la cour de Rome : Vous n'êtes pas assez forte pour vous défendre toute seule contre les troubles qui vous menacent ; vous faites occuper votre territoire par une puissance rivale de la France ; eh bien 1 nous aussi, nous en occuperons une partie pour rétablir l'équilibre ! L'occupation d'Ancône, à cette époque, a donc eu un motif légitime. Elle a été un acte d'énergie et de pru dence ; elle a honoré le grand ministre qui a su £n con duire si sûrement et avec tant de secret l'entreprise ; mais, dès cette époque aussi, la France a protesté de la modération et de la loyauté de ses intentions ; dès celte époque, elle a repoussé bien loin tout ce qui aurait pu faire supposer de sa part la volonté d'attenter à la sou veraineté et aux droits de la cour de Rome ; dès cette époque enfin, elle a déterminé la limite qu'elle mettrait à la durée de son occupation, et c'est cette limite qui est atteinte aujourd'hui. La convention de 1852 est for melle. En faisant ratifier par la cour de Rome l'occupa-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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