Extrait du journal

La discussion qui s'est engagée hier à la Chambre des Pairs sur l'ensemble des chemins de fer dont elle est saisie a été close aujourd'hui, après avoir occupé en core toute cette séance. Le ministre de l'intérieur a achevé ce que M. Dumon avait si brillamment com mencé. Nous espérons que la Chambre, malgré les ha biles efforts de M. le comte Daru et de M. Teste, re jettera de funestes conseils et accordera son assentiment à tous les projets de chemins de fer qui lui sont soumis. On a vu que ces diverses lignes n'étaient que le com plément promis de la loi du 11 juin. La discussion n'a fait que confirmer aujourd'hui cette opinion, développée hier par M. Dumon avec un rare talent. Mais quand il serait vrai que le législateur de 1842 n'eût point songé à ces lignes, que dans sa pensée elles ne méritassent pas de prendre rang à côté de celles qu'il classait alors , que faudrait-il en conclure ? Est-ce qu'il y a prescription au profit de l'erreur ? Il suffirait pour justifier leur classement actuel, de montrer qu'elles sont d'un intérêt général, national au même titre que les lignes primitivement admises par la loi du 11 juin. Est-il permis de contester ce caractère aux nouveaux chemins proposés par le gouvernement? Comment ! une ligne qui doit desservir douze déparle mens, toute une vaste province de l'ancienne monar chie , ne serait pas d'une utilité générale ? Celle qui doit répandre le mouvement et la vie au cœur du royaume, traverser vingt départemens, rapprocher de Paris le centre de la France , celle-là ne serait pas d'un intérêt essentiellement national? Yoilà ce que per sonne ne s'avisera de dire....