Extrait du journal
Le débat esl teWainô et chacun s'occupe de conclure. Mais par une rencontre assez rare, les partis s'accordent à reconnaître le sens des dernières élections. Au premier comme au se cond tour, le suffrage universel a marqué sa défiance du socialisme. Les idées d'ordre, d'é conomie, de liberté ont gardé leurs partisans et en ont trouvé de nouveaux, soit que les mu nicipalités progressistes triomphent, soit même que des radicaux à programme modéré se soient l'ait élire contre les collectivistes. Nous avons cité hier quelques-uns des départements ou ces résultats étaient les plus sensibles. Les rensei gnements complémentaires- ne font que les confirmer. Il est visible que la formule « pas d'ennemis à gauche » ne répond plus à la réa lité et que les électeurs ont fait un effort pour briser les anciens cadres où l'on prétendait bon gré mal gré les enfermer. C'est peut-être, dit Y Aurore, le commencement d'une ère nouvelle. Peut-être, et nous le verrons bien. Ce qu'on peut déjà constater, c'est évidemment qu'il y a dans les élections quelque chose de nouveau. L'ancien groupement des partis avait pour caractère essentiel l'alliance sans condition avec le socialisme. Des circonstances particu lières et déjà lointaines avaient favorisé cette union monstrueuse. Le radicalisme, venu enfin au pouvoir après des années d'agitation et de promesses, manifestait qu'il n'avait d'autre po litique que l'abdication devant la démagogie. C'est là ce que la Lanterne regrette, et le jour nal de M. Combes, le Rappel, est si affligé qu'il garde le silence. Il est remarquable que le reste de la presse radicale paraisse beau coup moins contristôe. Elle accepte déjà comme un fait normal l'antagonisme des radicaux et des collectivistes. L'Alliance démocratique, qui a si longtemps, et avec une si molle com plaisance toléré les compromissions qu'elle s'est décidée enfin à rejeter, assure môme que des candidats radicaux battus auraient peut être eu une meilleure fortune, si au lieu de re chercher l'appui des unifiés,ils s'élaiont tournés vers sa doctrine nouvelle. Il faut avouer qu'ils sont un peu excusables ; ils n'avaient peut-être pas compris que l'Alliance leur défendait enfin sérieusement ce qu'elle avait jadis permis si ai sément. L'équivoque est encore dans maintes étiquettes. On a même vu au milieu de tous les enchevêtrements des groupes, des radicaux socialistes élus contre des collectivistes, leurs amis d'hier! Mais parmi tant do confusions, le suffrage universel paraît assez bien suivre son Idée. Une élection est représentative ; le généralAndré, un des symboles du combisme, qui figu rait sur une liste d'union socialiste, a été battu. Il nous a toujours paru évident, et dès le lendemain des élections législatives de 1906, que le radicalisme était un mot recouvrant des choses toutes différentes. On pourrait dire que toute la politique depuis ces deux années a con sisté à dégager peu à peu d'une majorité com pacte et non différenciée les deux tendances opposées qui s'y trouvaient. Le classement fondé sur des passions éphémères ne devait pas tenir le jour où l'on mettrait face à face les programmes, les doctrines, et les intérêts. Qu'y a-t-il de commun entre un radical socialiste partisan de l'intervention de l'E-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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